La Grèce a approuvé, jeudi 15 février 2024, le mariage et l’adoption d’enfants par les couples de même sexe, un jalon important dans la lutte contre l’homophobie et la transphobie dans un pays où l’influente Eglise orthodoxe s’était farouchement opposée à cette avancée majeure pour les droits humains.
Le projet de loi autorisait le mariage civil entre couples de même sexe. De même, les parents non biologiques vivants dans un mariage homosexuel vont pouvoir adopter l'enfant biologique de leur conjoint·e.
Love wins
La loi étend également l’interdiction des discriminations fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l'expression de genre et les caractéristiques sexuelles aux biens et services, aux prestations sociales et avantages fiscaux.
En outre, la loi reconnaît les mariages célébrés à l'étranger avant l'entrée en vigueur de la loi et facilite la reconnaissance de l'état civil des enfants né·es à l'étranger.
La loi a été adoptée à la majorité à l’issue d’un débat intense au Parlement et au-delà, dans un contexte de discours publics homophobes et transphobes. Sur les 254 député·es qui ont exprimé leur vote, 175 ont voté en faveur du projet de loi. Le pays méditerranéen devient le 21ème pays d’Europe à adopter le mariage homosexuel, le 37ème pays dans le monde, le 17ème dans l'Union européenne et le premier pays chrétien orthodoxe à l’égaliser l’adoption pour des parents de même sexe.
« C’est une victoire durement gagnée pour les personnes qui ont mené cette bataille. Elle accorde aux couples de même sexe et à leurs enfants la visibilité et les droits dont ils étaient privés depuis longtemps », a réagi Despina Paraskeva-Veloudogianni, coordinatrice des campagnes d’Amnesty International Grèce.
Le combat continue
Toutefois, bien que la loi apporte des changements majeurs, elle ne permet pas une égalité totale pour les parents non biologiques et ne reconnaît pas les identités au-delà de la conception binaire du genre.
Par exemple, la loi ne donne pas accès aux techniques de PMA (procréation médicalement assistée) et de la GPA (gestation pour autrui) pour les couples de même sexe, les hommes célibataires, les personnes transgenres et intersexuées. La loi ne permet pas non plus aux parents trans de changer leur nom et leur genre sur l’acte de naissance de leurs enfants.
Les autorités grecques doivent prendre des mesures afin d’assurer la mise en œuvre rapide et effective de la nouvelle loi, mais aussi adopter d’autres changements législatifs qui permettront de garantir la pleine égalité pour les personnes et les familles LGBTI+.
L’incapacité des autorités à écouter les appels répétés des organisations LGBTI+ perpétue de multiples formes de discrimination à l’encontre des personnes LGBTI+, et montre que même si la lutte avance, elle est loin d’être terminée !
Signez la pétition !
✍ En Pologne, les autorités continuent de harceler des défenseur·es des droits des personnes LGBTI+. Il faut y mettre fin ! Les autorités doivent veiller à ce que les droits de toutes les personnes soient respectés, indépendamment de leur orientation sexuelle, leur identité de genre ou leurs caractéristiques sexuelles.