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Conflits armés et protection des civils
Les civils sont les premières victimes des conflits. Ils doivent en être protégés.
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Les conflits armés continuent d’apporter mort et souffrance à grande échelle, et d’obliger des millions de personnes à quitter leur foyer. Les populations civiles en sont les premières victimes. Exécutions, torture, viols et autres formes de violences sexuelles, déplacements forcés, leur protection est mise à mal. Pourtant, les parties au conflit (Etats, groupes armés et autres acteurs) ont, en vertu du droit international humanitaire, l’obligation de les protéger.
Des civils de plus en plus exposés
Quelles que soient leur nature et leur intensité, les conflits armés entraînent partout des violences. De la République centrafricaine à la Syrie, du Yémen à l’Irak, en passant par Gaza, les civils sont les premières victimes des combats. Ils devraient pourtant en être protégés comme l’exige le droit international humanitaire.
Le contexte des conflits favorise également d’autres formes de violences : recours à la détention arbitraire ou aux disparitions forcées, généralisation de la torture. En Syrie, par exemple, depuis le début du conflit en 2011, des dizaines de milliers de civils ont fait l’objet d’arrestations arbitraires et ont subi des tortures systématiques dans les centres de détention. Les viols et autres formes de violences sexuelles (esclavage sexuel, grossesses forcées, stérilisations forcées, etc.) sont également perpétrés contre les civils dans les contextes de conflits armés. Les femmes et les filles en sont souvent les principales cibles, mais les hommes et les garçons ne sont pas épargnés. En 2021, Ethiopie, du côté de Chenna, un village au nord de Bahir Dar, la capitale de la région Amhara, les forces tigréennes ont violé des dizaines de femmes et de jeunes filles, parfois âgées de 14 ans seulement.
24,3 millions de personnes au Yémen ont besoin d’une aide humanitaire (notamment de nourriture, de soins de santé et d’un abri), dont plus de 12,2 millions d’enfants (HCR et UNICEF, 2020)
Des enfants sont également enrôlés de forces au sein de forces combattantes. Lors des affrontements, les infrastructures civiles sont aussi touchées : les hôpitaux ou les bâtiments publics sont souvent ciblés et détruits, y compris lors de bombardements, plongeant durablement des populations entières dans le chaos. Les conflits contraignent aussi les civils à fuir les violences pour chercher asile et protection, bien souvent en traversant les frontières de leurs pays et avec des perspectives de retours souvent réduites.
Que faisons-nous ?
Pour identifier les violations du droit international commises durant les conflits armés, nous enquêtons à la fois sur le terrain et à distance.
Nos chercheurs passent chaque année des milliers d’heures sur le terrain, dans des zones touchées par les conflits. Ces expertes et experts interrogent des témoins et des victimes et recueillent des informations auprès d’un large éventail d’organisations et responsables locaux, y compris au sein de l’armée et des forces de l’ordre.
En plus de recueillir des informations directement depuis les zones de conflits, nous employons diverses techniques de détection à distance à la pointe de la technologie, notamment l’analyse d’images satellite et l’analyse de données numériques disponibles, telles que les photos et les vidéos mises en ligne par des témoins.
Les témoignages et les photos obtenus sur le terrain, ainsi que les données et images obtenues à distance nous fournissent les informations factuelles sur lesquelles l’organisation fonde son travail de plaidoyer et de campagne au niveau mondial.
Nous apportons également notre soutien aux victimes dans leur quête de justice et de respect de l’obligation de rendre des comptes, auprès des autorités nationales et devant des institutions internationales telles que l’ONU ou la Cour pénale internationale.
Pour le respect du droit international humanitaire
Les conflits armés sont principalement régis par le droit international humanitaire, que l’on appelle également « les lois de la guerre ». Le droit international humanitaire est un ensemble de règles, certaines inscrites dans des traités et d’autres dans la coutume, limitant les agissements considérés comme acceptables de la part des parties à un conflit.
Il exige des parties à un conflit qu’elles opèrent une distinction entre les civils, qui bénéficient d’une protection, et les combattants,. Ces règles sont universellement applicables, même si des Etats et des groupes armés continuent de les bafouer et que la réponse de communauté internationale n’est souvent pas à la hauteur. Dans plusieurs situations les parties en conflit méprisent les règles du droit international humanitaire et se rendent ainsi responsables de crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou crime de génocide.
L’accès à la justice et à la réparation pour les victimes de crimes internationaux est primordial. Or, les auteurs présumés de crimes de guerre, et de crimes contre l’humanité restent trop souvent impunis, malgré l’existence de procédures judiciaires devant les tribunaux nationaux ou internationaux, comme la Cour pénale internationale.
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Ce que demande Amnesty International
Notre priorité est de faire appliquer le droit international humanitaire pour que les civils soient épargnés et protégés dans les situations de conflits. Cela passe par :
La condamnation et l'interdiction de crimes de guerre tels que l’attaque délibérée contre des civils ou des biens de caractère civil, la disparition forcée, la torture, les exécutions sommaires, et de possibles crimes contre l’humanité
La protection des femmes contre les violences sexuelles dans les conflits notamment via l’application de résolution 1325 des Nations unies, qui impose aux États de prendre les mesures nécessaires
La fin du recrutement et de l’utilisation des enfants soldats : leur démobilisation, leur réadaptation et leur réinsertion dans la société
L’accès des victimes au droit et à la justice internationale ; la fin de l'impunité pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
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