Bilan COP 27 : quelles avancées sur le climat ?
La 27ème Conférence de l’ONU sur les changements climatiques, organisée en Égypte, s’est clôturée le 20 novembre. Voici ce qu’il faut retenir.
Avancée
Les 196 pays réunis à Charm El-Cheikh pour la COP27 ont décidé de créer un fonds sur les « pertes et dommages », pour compenser les dégâts irréversibles déjà causés par le changement climatique dans les pays les plus vulnérables à celui-ci, et qui y ont le moins contribué. La création d’un fonds dédié est le résultat d'une position unie présentée par les pays du Sud et d'une campagne de longue haleine menée par un large éventail d’organisations. Elle envoie une lueur d'espoir à toutes celles et à tous ceux dont les droits humains sont bafoués par le changement climatique. Bien que la route soit encore longue avant que les victimes de violations des droits humains, permises ou accélérées par le changement climatique n’accèdent à une véritable compensation financière, cette décision met en marche un processus visant à réparer les injustices historiques. Il appartient maintenant aux pays industrialisés d'agir, et de s’accorder, afin de faire en sorte que le fonds soit doté de ressources suffisantes et qui aillent aux pays les plus affectés.
Recul
Grande déception de cette COP : les négociations n’ont pas permis d’aboutir à des engagements vitaux sur l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles, principaux moteurs de la crise climatique.
Les nombreuses demandes d’organisations de la société civile et d’États, visant à obtenir un accord sur l'élimination progressive de tous les combustibles fossiles n'ont pas obtenu gain de cause face aux puissants lobbies des industries pétro-gazières présents à la COP27, à l'opposition flagrante des pays producteurs et à la position ambiguë de certains pays industrialisés.
Les États réunis à Charm El-Cheikh ont seulement réitéré l'engagement pris lors de la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques de l'année dernière, à savoir « accélérer les efforts en vue de l'élimination progressive de l'énergie au charbon toujours aussi intensive et des subventions inefficaces en faveur des énergies fossiles. »
Charm El-Cheikh, à 500 km au sud du Caire : c’est ici qu'a lieu la 27ème conférence des Nations unies sur le climat. Pendant que les chefs d’Etats se rencontre dans cette ville balnéaire, autour de grandes réceptions sur tapis rouge, l’Amazonie continuera de brûler et des milliers de prisonniers et de prisonnières d’opinion continueront de croupir dans les prisons égyptiennes.
Face à l’urgence, nous ne pouvons plus nous contenter de diplomatie silencieuse. Nous attentons de la France, présente en Égypte pour la 27ème conférence des Nations unies sur le climat, qu’elle se montre à la hauteur des enjeux. Nous vous proposons donc d'interpeller Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique en France et Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Les 3 messages :
Sur l’urgence climatique
Sur la situation désastreuse des droits humains en Égypte
Sur la répression du droit de manifester en Égypte
MESSAGE 2 : ALERTE SUR LA SITUATION DES DROITS HUMAINS EN ÉGYPTE
Lire aussi : Avant la COP 27, comment les autorités égyptiennes redorent leur image à l'international
Pour redorer son image à l’international, les autorités égyptiennes ont mis en place des stratégies que l’on pourrait qualifier de «human rights washing » en amont de la COP 27. Ne soyons pas dupes. L’Égypte traverse une crise profonde des droits humains : des milliers de personnes sont emprisonnées arbitrairement, les journalistes sont muselés, des personnes sont arrêtées pour un simple post critique sur les réseaux sociaux… Alors, pour eux, pour elles, pour le respect des droits humains, il est de notre devoir de profiter de ce coup de projecteur porté sur l’Égypte pendant la COP27 pour mettre en lumière la répression implacable des autorités contre la société civile.