Depuis le 4 avril, les affrontements autour de la ville libyenne se sont intensifiés. Ces affrontements ont déjà forcé plus de 100 000 civils à fuir. Une population d'autant plus menacée par la violation par plusieurs pays de l'embargo sur les armes.
La vie de 1,2 million de civils de Tripoli sont en danger alors que les parties en conflit utilisent tout un ensemble d’armes sophistiquées importées en Libye. Or, ces utilisations sont en violation d’un embargo sur les armes décrété par les Nations unies.
Ces pays font fi de l’embargo
L’embargo sur les armes de l’ONU vise à protéger les civils en Libye. Mais la Jordanie, les Émirats arabes unis et la Turquie, entre autres, le bafouent manifestement en fournissant des véhicules blindés, des drones, des missiles guidés et d’autres armes.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit de toute urgence prendre des mesures pour faire respecter l’embargo, et les parties en conflit doivent respecter le droit international humanitaire et cesser de mettre en permanence en danger les civils.
Depuis le début de l’offensive, les deux parties ont commis des violations du droit international humanitaire. Ces violations pourraient même constituer des crimes de guerre, lors d’attaques menées sans discrimination contre des quartiers résidentiels et d’attaques contre des centres de détention pour migrants et réfugiés.
Des ravages visibles depuis l’espace
L’intensification des violences depuis le 4 avril a contraint plus de 100 000 civils à s’enfuir de chez eux, et entraîné de longues coupures d’électricité chaque jour, ce qui a de lourdes conséquences sur la fourniture de soins de santé et d’autres services de base dans de nombreux quartiers de la ville. Les tirs de roquettes et d’artillerie frappent souvent des zones civiles éloignées du front et perturbent fréquemment le trafic aérien sur le seul aéroport de Tripoli encore en activité.
Les terribles conséquences de la bataille de Tripoli sont même visibles depuis l’espace, des images satellites montrant de vastes zones de la ville à présent plongées dans le noir. De plus, les éléments de preuve sous forme de vidéos et de photos que nous avons réunis et vérifiés montrent que ce sont les infrastructures civiles les plus touchées.
Les preuves en image
Les affrontements armés à Tripoli et autour de la ville se sont intensifiés le 4 avril 2019, quand les forces de l’Armée nationale libyenne autoproclamée, menées par le général Khalifa Haftar, ont lancé une offensive pour reprendre la ville au gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale.
Les éléments réunis par Amnesty International, provenant de sources sur le terrain et d’analyses de vidéos et d’images satellites vérifiées, montrent que depuis le début de l’offensive, les deux parties ont commis des violations du droit international humanitaire, y compris de possibles crimes de guerre, lors d’attaques menées sans discrimination contre des quartiers résidentiels et d’attaques contre des centres de détention pour migrants et réfugiés.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a imposé en février 2011 (résolution 1970) un large embargo sur les armes qui couvre les fournitures d’armes destinées à la Libye et provenant de Libye. Depuis juin 2016 (résolution 2292), le Conseil de sécurité autorise les États membres à inspecter les bateaux en haute mer au large des côtes libyennes qui sont soupçonnés d’une violation de l’embargo sur les armes.[A1]
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