Depuis plusieurs semaines, certaines personnalités politiques nationales ou locales s’expriment pour refuser l’accueil de réfugiés et de migrants. Les personnes qui fuient la guerre sont alors transformées en bouc-émissaire.
Les appels pour refuser l’accueil des réfugiés et migrants ont pris particulièrement d’ampleur avec l’annonce par le gouvernement français d’héberger sur le territoire des personnes réfugiées ou migrantes qui vont être évacuées du campement de Calais.
En parallèle, la France accueille des demandeurs d’asile transférés en France depuis la Grèce ou l’Italie. De même des personnes réfugiées et vulnérables, principalement des syriens, sont réinstallées en France directement depuis le Liban, la Jordanie, l’Egypte ou la Turquie.
Ces mesures répondent à un contexte mondial particulier : le monde connaît sa plus grave crise de la protection des réfugiés depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Plus de 21 millions de personnes n’ont d’autre choix que de fuir leur pays. Pour rester en vie, chercher refuge est le dernier droit à leur disposition.
« Appel d'air », « afflux massif »… Un travestissement de la réalité
L’inquiétude ou l’incompréhension d’une partie de l’opinion publique face à la question des réfugiés exige une réponse éclairée de la part des femmes et hommes politiques français, et l’adoption d’un discours responsable.
Il n’y a pas "d’appel d’air" pour les réfugiés qui sont au contraire «poussés à fuir». Personne ne risque sa vie pour se retrouver dans un camp sordide en Europe.
Il n’y a pas non plus un «afflux massif» vers la France. 86% des réfugiés dans le monde sont actuellement dans des pays en développement. En 2015, les 28 Etats membres de l’Union européenne – 500 millions d’habitants - ont pour leur part accueilli 1 million de demandeurs d’asile.
La France doit assurer un accueil digne pour les demandeurs d’asile sur son territoire. Les autorités françaises, du national au local, sont tenues par conséquent de veiller au respect et à la protection de leurs droits. Il incombe donc aux responsables politiques de rechercher des solutions concrètes pour assurer le respect de ces droits.
Les reponsables politiques doivent :
Refuser toute initiative ou proposition visant à bannir les réfugiés des territoires,
Condamner avec la plus grande fermeté toute atteinte volontaire aux biens ou aux personnes visant les réfugiés et les migrants,
Promouvoir, au niveau local, la mise en place de conditions d’accueil des réfugiés conformes aux règles nationales, européennes et internationales sur tout le territoire français,
Se fonder sur des données factuelles présentées de façon transparente sur la situation des réfugiés dans le monde et en France lorsqu’ils abordent cette question en particulier avec la population et les médias,
Valoriser et encourager les initiatives d’accueil de réfugiés au niveau local,
Soutenir et renforcer l’implication de la France dans l’accueil de réfugiés vulnérables depuis les zones de conflit.
La France doit faire le choix de l'accueil
Interpellez le Président de la République, la France doit accueillir plus et mieux les réfugiés.