Avant la guerre, Alep était la plus grande ville de la Syrie et son centre financier. Retour sur 4 ans de crise et de conflit qui ont transformé cette ville en enfer.
Une ville qui arrive tardivement dans le conflit
Quand les manifestations ont commencé en Syrie, en mars 2011, les habitants d’Alep n’y ont pas pris part.
Ce n’est qu’en février 2012 que les affrontements entre les forces gouvernementales et les forces de l’opposition ont commencé à Alep.
Dans les premiers mois, les manifestations restaient plus petites que dans le reste du pays. A partir de juin 2012, elles ont pris de l’ampleur et sont devenues plus fréquentes.
En août 2012 les forces de l’opposition ont pris contrôle de la partie Est de la ville, et 4 mois plus tard elles coupaient les lignes d’approvisionnement terrestre des forces gouvernementales. Depuis, Alep est divisée en deux.
Afin de reconquérir la ville, les forces gouvernementales ont lancé une offensive en septembre 2013 qui s’est poursuivie en 2014. Elles ont pu encercler la ville. En février 2015, elles ont continué leurs avancées dans les campagnes au Nord d’Alep.
En réponse, les forces de l’opposition ont lancé une contre-offensive.
A partir de septembre 2015, l’aviation russe a aidé les forces gouvernementales à gagner du terrain. Depuis juillet 2016, la partie Est de la ville est assiégée. La population d’Alep souffre depuis de graves pénuries de nourriture et de médicaments et de l’absence d’électricité.
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Une situation critique devenu un enfer
Fin 2016, des frappes aériennes quotidiennes visaient des logements civils et des infrastructures, comme des centres médicaux, un marché, une école, les compagnies d’électricité et d’eau.
Les zones touchées étaient toutes situées à l’écart de cibles militaires telles que les lignes de front, les postes de contrôle ou des véhicules militaires. Au moins 600 attaques aériennes ont eu lieu par exemple entre septembre et octobre 2016, en l’espace de trois semaines.
J’ai vécu toute ma vie à Alep [...] J’ai perdu [ma fille] il y a six jours. Une bombe est tombée devant le bâtiment où elle jouait. Je ne me souviens pas de la dernière chose qu’elle m’a dite [...] Je l’ai perdue comme ça, pour rien [...] absolument rien. J’aurais voulu mourir avec elle.
Siham, une habitante d’Alep
Aujourd’hui, à l’Ouest, près de 1,2millions d’habitants vivent sous contrôle du régime syrien. A l’Est, 250.000 personnes résidaient dans des quartiers contrôlés par les rebelles.
Dans la province d'Alep, les combats impliquent plusieurs factions : djihadistes du groupe Etat islamique (EI), plusieurs groupes armés de l’opposition, l'armée gouvernementale et les milices pro-régime ainsi que les combattants kurdes.