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Égypte : arrestations homophobes en série

Le 25 septembre 2017, une vague de répression à l’encontre des minorités sexuelles a débuté en Égypte suite au déploiement d’un drapeau arc-en-ciel lors d’un concert au Caire. En quelques jours, une enquête criminelle a été ouverte et 33 personnes ont été interpellées et placées en détention en raison de leur orientation sexuelle présumée.

Le 22 septembre 2017, lors d’un concert de Mashrou’ Leila au Caire, le déploiement d’un drapeau arc-en-ciel, symbole des minorités sexuelles LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Trans, Intersexes), a déclenché une vague d’arrestations féroces à l’encontre d’individus supposés homosexuels en Égypte

Lire aussi : Des examens rectaux pour "repérer" les homosexuels en Egypte

Une enquête criminelle ouverte

Trois jours après le concert, le 25 septembre, le procureur Nabil Sadiq a ordonné au parquet de la sécurité de l'État d'enquêter sur l'« incident » du concert de Mashrou’ Leila « incitant à l'homosexualité » et lors duquel des symboles « incitant à de tels actes » ont été montrés.

La veille, un jeune homme de 19 ans avait été arrêté et condamné à une peine de six ans d’emprisonnement, suivie d’une mise à l’épreuve de la même durée.

La loi n°10 de 1961

En raison de cette loi, des personnes peuvent être arrêtées, détenues et jugées pour « débauche » en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre, réelles ou présumées.

Arrestations homophobes en série

En quelques jours, les forces de sécurité égyptiennes ont interpellé des dizaines de personnes et réalisé six examens rectaux, ce qui indique une brusque escalade des persécutions et des manœuvres d’intimidation auxquelles les autorités se livrent à l’encontre de la communauté LGBTI depuis l’incident du drapeau.

Selon l’Initiative égyptienne pour les droits de la personne, aux moins 10 hommes ont été arrêtés entre le 28 et le 30 septembre et jugés le 1er octobre, aux côtés de six autres arrêtés plus tôt dans la semaine.

Toutes ont été interpellées pour « promotion des déviances sexuelles » et « pratique habituelle de la débauche ». La décision est attendue pour le 29 octobre.

Il s’agit de la pire répression fondée sur l’orientation sexuelle depuis l’arrestation de 52 personnes à la suite d’une descente au Queen Boat, une boîte de nuit flottante sur le Nil, en 2001.

Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition les 33 personnes arrêtées et à renoncer à toute idée de poursuivre les examens rectaux.

Ces examens bafouent l’interdiction, inscrite dans le droit international, de la torture et des autres formes de mauvais traitements.