La région Amnesty Haute-Normandie organise la 3ème édition de son Forum Droits Humains sur le thème «  La solidarité contre l’exclusion » au Conseil Régional de Rouen, 5 rue Robert Schumann. Conférences et débats publics, de 9h-12h45/14h-17h30. avec Fabrienne Brugère philosophe, Patrick Cingolani, sociologue, Marie Garrau, maître de conférence en philosophie sociale et politique, Geneviève Garrigos, ancienne présidente d’AIF, Guillaume Le-Blanc, philosophe, Pauline Leclère, porte-parole d’Oxfam, responsable de la campagne « Justice fiscale et inégalité ».

Accueil à partir de 9h, gratuit, entrée libre, groupes sur réservation. Inscriptions à la journée ou demi-journée.

La salle de conférence a une jauge de 240 places, il n’y aura pas a priori de salle annexe.

Programme détaillé

CONFÉRENCIERS INVITÉS :

Patrick Cingolani (sociologue),

Professeur de sociologie à l'université Paris Ouest Nanterre, chercheur au laboratoire IDHE (Institutions et dynamiques historiques de l'économie Dans une perspective proche de celles de Jacques Rancière, il a publié plusieurs ouvrages sur la pauvreté et le précariat, dont il est un spécialiste reconnu depuis de nombreuses années.

Il a publié entre autres :

- L'exil du précaire - récit de vies en marge du travail, Paris, Méridiens Klincksieck, 1986

-  La précarité, Paris, PUF, coll. « Que sais je ? », 2011. (5eme édition, 2017)

Patrick Cingolani livre un « Que sais-je ? » sur la précarité au ton résolument offensif. S'affranchissant des grilles de lecture misérabilistes, il propose de traiter des conditions sociales qui contraignent souvent (et qui inclinent parfois) à la précarité et des expériences vécues par les précaires. Trois chapitres circonscrivent les relations entre emploi et travail précaires (chapitre I), pratiques et tactiques précaires (chapitre II), précarités et pauvretés (chapitre III).

-  Révolutions précaires. Essai sur l’avenir de l’émancipation, La Découverte, coll. « L'horizon des possibles », 2014, 164 p.

 Dans une période où le processus de précarisation s’étend au-delà des classes populaires et touche désormais les classes moyennes, cet essai original propose de repenser les luttes et le droit du travail à partir de la contestation des

 nouvelles formes de domination économique et d’exploitation.

Fabienne Brugère (philosophe)

Philosophe spécialisée en Esthétique, histoire de la philosophie moderne (XVIIIe siècle), philosophie morale et politique, études de philosophie anglo-américaine et théorie féministe.

Elle a publié :

-  L'éthique du « care », Presses Universitaires de France - PUF, coll. « Que sais-je? », février 2011, réédité deux fois, 128p.

-  La politique de l'individu, La République des Idées/Seuil, 2013

-  La fin de l'hospitalité, avec Guillaume le Blanc, Flammarion, 2017.

« Nous avons parcouru l’Europe, de la «Jungle» de Calais au centre de réfugiés caché dans les hangars de l’aéroport de  Tempelhof  à  Berlin. Nous  avons  vu  des  barbelés  prospérer  dans  les  prairies.  Des  murs  pousser  comme des

 champignons. Nous avons vu l’étranger cesser d’être un hôte pour devenir un ennemi, un barbare qu’il faut éloigner,

 repousser, ne plus voir. Toutes les civilisations anciennes s’accordaient sur un point : faire de l’étranger un hôte. Nous

 sommes en train de faire l’inverse, de transformer l’hôte en étranger. Jusqu’à quand ? »

Marie Garrau (philosophe)

Maîtresse de conférences en philosophie sociale et politique à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et membre de l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne. Docteure en philosophie et chercheuse rattachée au laboratoire Sophiapol (Université Paris Ouest Nanterre La Défense). Ses recherches actuelles portent sur les conceptions contemporaines de l’autonomie, du pouvoir et de la domination. En 2011, elle a soutenu une thèse consacrée aux usages de la catégorie de vulnérabilité dans la philosophie morale et politique contemporaine.

Elle a notamment publié, avec Alice Le Goff, Care, justice et dépendance. Une introduction aux théories du care, Paris, PUF, 2010.

-  Care et attention (2014), et codirigé avec Delphine Prévost, La liberté négative. Usages et critiques (2018).

-  Et Politiques de la vulnérabilité, 2018. « Dans son essai, Marie Garrau envisage la notion de vulnérabilité sous tous ses aspects, politique, philosophique, sociologique et moral afin de proposer une forme de démocratie plus humaine. » Robert Maggiori, Libération, 21 juin 2018.

Geneviève Garrigos (Amnesty International France)

Présidente d’Amnesty International France (AIF) de 2008 à 2016.

Née en Algérie et grandi en Argentine, elle a été sensibilisée aux droits humains dès son plus jeune âge, en particulier, aux questions de disparitions forcées et de justice internationale. En 2002, elle rejoint le siège d'Amnesty International de France à Paris en tant que bénévole et en 2006 elle devient responsable de la région Amériques. Elle suit plus particulièrement les dossiers concernant la « guerre contre le terrorisme » et « Guantanamo », les droits des peuples autochtones, ainsi que la situation des droits humains en Colombie, au Brésil, au Mexique et en Haïti.

Aujourd’hui principale porte-parole d’Amnesty International en France, elle publie régulièrement des tribunes sur le Plus du site du Nouvel Observateur ou sur le site du Huffingtonpost. Elle représente également AIF au sein de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), et depuis 2012, elle est Vice-présidente de la sous commission « D » (Questions internationales). Elle est également présidente de l’association Limbo et secrétaire du Comité exécutif de la Fondation des Femmes.

(Fondée en 2016, LIMBO a pour objet la lutte contre la traite des êtres humains, la défense des droits des rescapés issus de camps de torture d'Égypte, de Libye, du Soudan. LIMBO accompagne les rescapés sur le chemin de la résilience, de l'enfer des camps à la vie normale.).

Guillaume Le Blanc (philosophie sociale et politique),

Philosophe et écrivain français. Il est depuis septembre 2015 professeur de philosophie à l'Université Paris Est Créteil où il est titulaire de la chaire de "philosophie pratique"

-  Vies ordinaires, vies précaires, Editions du Seuil, 2007

-  Gagner sa vie, est-ce la perdre ?, Gallimard jeunesse, 2008

-  L'Invisibilité sociale, PUF, 2009

La capacité de se maintenir dans l’espace public ne repose pas uniquement sur les seules performances des sujets. Elle dépend largement des règles sociales qui légitiment une vie ou, au contraire, la précarisent. La visibilité et l’invisibilité ne sont nullement des qualités naturelles mais des modes sociaux de confirmation ou d’infirmation des existences. Le déclassement, la relégation, l’absence de travail marginalisent les individus au point de les effacer en les retirant de toutes les formes de participation : le subalterne, le précaire, l’exclu sont alors de moins en moins audibles, de moins en moins visibles. Il est urgent que la philosophie prenne le parti des sans-voix et des invisibles si elle veut contribuer à une critique de la normalité sociale.

-  Dedans, dehors. La condition d’étranger (Seuil, 2010).

-  La Philosophie comme contre-culture, PUF, 2014

-  La fin de l'hospitalité, avec Fabienne Brugère, Flammarion, 2017.

Pauline Leclère, porte-parole d’OXFAM France, responsable de la campagne Justice fiscale et inégalités.

Oxfam : « Nous sommes convaincus que la pauvreté n’est pas une fatalité. Elle peut être éliminée par la volonté politique et l’action de chacun et chacune. Lutter contre la pauvreté exige une approche globale, efficace et pragmatique pour s'attaquer à la fois aux causes et aux conséquences de la pauvreté sur la vie des populations. »

Ne pourra pas participer au Forum :

[Patrick Savidan (philosophe, Observatoire des inégalités),

Professeur d'éthique et de philosophie politique à l'Université Paris-Est Créteil (ex-Paris 12).

Cofondateur en 2002 de l'Observatoire des inégalités, il en a été le président depuis sa création jusqu'en 2018. Conseiller éditorial pour les Editions Odile Jacob et directeur éditorial des Editions Raison publique qu'il a fondées en 2017, dans le prolongement de la revue de philosophie politique Raison publique qu'il a créée en 2003.

-  Repenser l’égalité des chances (Hachette littérature, 2010

-  Voulons-nous vraiment l’égalité ? (Editions Albin Michel, 2015).

Nos démocraties s’étiolent, la solidarité publique vacille, d’importantes inégalités se creusent. Il y a, entre ces trois constats, des liens qu’il est urgent d’explorer et de prendre en compte. Alors, nous pourrons comprendre cet étrange paradoxe qui, pour nous, consiste aujourd’hui à renforcer les inégalités que nous ne cessons pourtant de dénoncer…]