Via une application d’Amnesty International, Léo fait partie des nombreux internautes à avoir aidé les chercheurs à analyser des images satellites prouvant la destruction d’habitations civiles en Syrie.
En Syrie, la ville de Raqqa est durement touchée par le conflit. Les bombardements de la coalition dirigée par les États-Unis et auxquels la France a activement participé, ont détruit près de 80% des bâtiments et ont fait plusieurs centaines de victimes.
A plus de 4 000 kilomètres de là, Léo, 18 ans, suit des études de science de l’organisation à Paris. Militant depuis plusieurs mois à Amnesty International, il a découvert le projet « Décoder Raqqa » grâce à notre newsletter L’Hebdo.
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Ce dispositif se concentre sur la période de juin à octobre 2017 pendant laquelle ont eu lieu la plupart des bombardements de la coalition.
« Décoder Raqqa » propose aux internautes, où qu’ils soient dans le monde, d’aider les chercheurs d’Amnesty International à analyser des images satellites prouvant la destruction d’habitations civiles.
Une fois la courte formation en ligne passée (environ cinq minutes), Léo a créé son compte et a pu commencer le travail.
« C’est plutôt simple » confie-t-il. « Il s’agit de comparer des images avant et après les bombardements. A part une connexion internet, il n’y a pas besoin de matériel. On peut aider de n’importe où. Moi, je fais ça dans le bus, dans le métro ou chez moi le soir après la fac. Quand j’attends la fin de ma machine à laver par exemple… »
Depuis qu’il s’y est mis, Léo a passé plus de deux heures sur le site internet (en anglais) et a traité plus d’une centaine d’images.
J’ai l’impression d’apporter ma petite contribution. Derrière ces images lointaines de destruction, on sait qu’il y a des victimes même si on ne les voit pas. J’ai envie d’aider les chercheurs à faire leur boulot.
Léo, militant d'Amnesty International
Un an après la fin de la bataille, ces victimes attendent toujours une reconnaissance de l'ampleur des pertes civiles et de la destruction causées par la coalition à Raqqa, ainsi que des réparations.
De notre côté, nous attendons toujours une réponse de la France à nos demandes d’information sur son implication dans la reprise de Raqqa à l’Etat islamique. Ces informations sont cruciales pour établir les faits et évaluer la légalité, mais aussi tirer les leçons nécessaires afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, ce qui est fondamental pour réduire au minimum les dommages causés aux civils.
Le projet « Décoder Raqqa » court encore jusqu’à début février. De nombreuses images restent à vérifier et à contre-vérifier, chacune d’entre elles devant être visées par au moins dix personnes différentes.
Participer à Strike Tracker
L'enquête participative « Strike Tracker » est la prochaine étape d’une enquête approfondie menée par notre organisation, en partenariat avec Airwars.