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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

© Brandon Bell / Getty Images
Liberté d'expression

États-Unis : des manifestants attaqués par des groupes armés, la police laisse faire

À l'approche des élections américaines et depuis la mort de Georges Floyd, de nombreuses manifestations pacifiques font l’objet de menaces et d’attaques violentes de groupes armés, sans que la police n’intervienne pour protéger les manifestants. Notre dernière enquête montre que la police ne respecte pas son obligation de protéger les manifestations pacifiques.

Depuis la mort de George Floyd, les États-Unis sont le théâtre de milliers de manifestations antiracistes et politiques, dont la grande majorité est restée pacifique. De mai à septembre 2020, nous avons observé au moins 200 cas d’affrontements violents  entre différents groupes de manifestants. Dans presque la moitié des cinquante États, nous avons constaté que la police avait manqué à ses obligations de protection des manifestants, en ne prenant pas de mesures pour éviter les heurts violents. La police n’est pas intervenue pour faire baisser les tensions et n’a pas fait la différence entre les personnes violentes et les manifestants pacifiques.

A lire aussi : Les violences policières contre les manifestants de Black Lives Matter s'intensifient

« OÙ SONT LES POLICIERS, CHEF ? »

D’après nos informations recueillies sur le terrain, plus d’une douzaine de manifestations et de contre-manifestations ont tourné à la violence alors que la police était absente de la scène. « Où sont les policiers ? » : c’est la question que s’est posée Tony Crawford, un organisateur d’une manifestation antiraciste organisée au Texas, au mois de juillet 2020, dans laquelle des contre-manifestants armés étaient présents. Il a craint pour sa vie :

Des gens auraient pu être tués 

 Tony Crawford, un organisateur d’une manifestation antiraciste au Texas

Tony avait pourtant alerté le chef de la police. Nous avons pu examiner ses SMS. Il écrit : « Nous sommes entourés d’armes à feu et de gens qui disent à haute voix qu’ils vont tirer sur nous... Où sont les policiers, Chef ? (...) ». Ses mots témoignent de l’absence totale et grave de la police. Les forces de police doivent protéger les manifestants des menaces de violences qui se généralisent aux États-Unis.

Au mois de juin dernier, une manifestation pacifique, qui rassemblait entre cinquante et cent personnes dans l'Ohio, a été violemment attaquée par des contre-manifestants armés. Et pourtant, la police se trouvait sur place. Elle n’est pas intervenue et a donc permis des attaques contre des manifestants pacifiques.

UN DEVOIR DE VIGILANCE DANS UN CLIMAT POLITIQUE EXPLOSIF

Les discours et les pratiques du gouvernement Trump semblent encourager la domination de groupes armés qui agressent illégalement des manifestants et des contre-manifestants à travers le pays.

Donald Trump a appelé les groupes armés partisans de la suprématie blanche à « se tenir prêts » pendant les élections. Par ses déclarations, le président Trump alimente les tensions.  Dans un climat politique explosif, les autorités responsables de l’application des lois doivent être extrêmement vigilantes pour éviter des débordements et des violences politiques.

Entre le mois de juillet et le mois d’août, quatre personnes sont mortes à la suite des tirs de manifestants ou contre-manifestants armés. Cette situation n’est pas acceptable.

Aucune personne ne devrait craindre pour sa vie lorsqu’elle tente de voter ou de faire entendre sa voix dans le cadre d’un rassemblement pacifique. 

NOS RECOMMANDATIONS

Face à la hausse inédite de l’instabilité politique et des violences aux États-Unis, nous demandons à tous les niveaux des  autorités de réformer les politiques et les pratiques de leurs forces de police pour :

protéger les manifestants pacifiques de toute violence et menace de violence, en prenant des mesures préventives et en intervenant en cas d’incident ;

faciliter l’exercice de la liberté de réunion pacifique ;

différencier les acteurs violents des acteurs non-violents, en évitant notamment de disperser des rassemblements majoritairement pacifiques.

En cas d’absence nette de protection fédérale, nous appelons les autorités locales à adopter des mesures temporaires afin de restreindre la présence d’armes dans les lieux public. En pleine période électorale, les groupes armés doivent être strictement empêchés de perturber les manifestations pacifiques et les activités citoyennes.

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