Le 10 octobre, des femmes iraniennes ont pu assister au match de qualification de la Coupe du monde 2022 qui opposait l'Iran au Cambodge.
C’est la première fois, à l’occasion de ce match, que des femmes iraniennes étaient présentes aux tribunes du stade Azadi à Téhéran. Leur nombre était cependant limité : seules quatre tribunes étaient réservées aux spectatrices, soit environ 3 500 sièges, sur une capacité totale d’environ 78 000 places.
L'interdiction a été levée à la suite de la mort choquante de Sahar Khodayari. En Iran, cette jeune femme s'était immolée le 9 septembre après sa convocation au tribunal pour avoir tenté d’entrer dans un stade de foot. La décision d’autoriser un nombre symbolique de femmes à entrer dans le stade est une opération de communication cynique de la part des autorités, visant à redorer leur image à la suite du vif tollé suscité dans le monde entier par la mort tragique de Sahar Khodayari.
Au lieu de prendre des demi-mesures afin d’atténuer leur traitement discriminatoire vis-à-vis des supportrices de football, les autorités iraniennes devraient lever toutes les restrictions faites aux femmes pour assister aux matchs, notamment aux matchs de la ligue nationale, à travers le pays. La communauté internationale, et notamment la FIFA, instance dirigeante du football mondial, doit aussi veiller à ce que les femmes soient autorisées à assister à toutes les rencontres, librement et sans discrimination.
Consciente de sa responsabilité de faire respecter les droits humains dans le cadre de ses activités, La FIFA a publiquement réitéré sa position : les femmes doivent pouvoir entrer dans les stades de football pour assister à tous les matchs. Malgré ces efforts, les autorités iraniennes n’ont pas levé toutes les restrictions visant les femmes quant à leur présence dans les stades.
Depuis début 2018, au moins 40 femmes ont été arrêtées et certaines poursuivies en justice pour avoir tenté d’entrer dans des stades de football. Nous invitons les autorités iraniennes à abandonner immédiatement et sans condition toutes les charges pesant sur les femmes inculpées pour avoir tenté d’entrer dans un stade de foot ou manifesté contre ces restrictions.
Liberté pour une défenseure des droits des femmes
Interpeller les autorités iraniennes pour exiger la libération de Yasaman Aryani