Robertus Robet a été arrêté suite à la circulation sur les réseaux sociaux d’une vidéo d’un discours qu’il avait tenu devant le Palais présidentiel à Jakarta lors d’une manifestation le 28 février. Arrêté hier juste après minuit, il a été relâché dans l’après-midi.
Dans la vidéo incriminée, Robertus tient un discours dans lequel il compare le plan visant à placer des responsables militaires dans d'autres institutions gouvernementales à la "période du Nouvel Ordre" (1966-1998), lorsque l'Indonésie était sous un gouvernement soutenu par l'armée. Il chante ensuite une chanson qui critique l'armée de cette époque-là.
Robertus était l'un des activistes pro-démocratie qui, aux côtés des étudiants, s'est battu pour renverser le président Soeharto en 1998. Il a depuis activement fait campagne pour une réforme de l'armée. Il est également un des cofondateurs d'Amnesty International en Indonésie.
Des lois répressives aux termes vagues
Robertus a été inculpé de diffamation pénale aux termes de l'article 28 de la loi relative à l'information et aux transactions électroniques (ITE) et de l'article 207 du Code pénal indonésien pour avoir insulté une autorité ou un établissement public. S'il est reconnu coupable, il risque six ans de prison.
La loi sur l'information et les transactions électroniques (ITE), qui régit l'information sur Internet, est écrite dans un langage plutôt vague et a déjà été utilisée par le gouvernement pour criminaliser la liberté d'expression, de pensée, de conscience et de religion en Indonésie.
L’article 207 du Code pénal incrimine toute expression considérée comme une insulte à une autorité ou à une institution publique en Indonésie.
La détention de Robertus Robet le temps d’une journée vise clairement à l’intimider et à réduire au silence sa voix critique.