Un Plan d’action mondial, issu du Sommet des défenseurs des droits humains de Paris, exhorte les États, réunis lors de l’Assemblée générale des Nations unies, à garantir leur protection partout dans le monde. Explications.
Dans la lignée du Sommet mondial des défenseurs des droits humains qui s’est tenu à la fin du mois d’octobre à Paris, un plan d’action visant à protéger et à promouvoir le travail des défenseurs des droits humains sera présenté aujourd’hui lors de l’Assemblée générale des Nations unies.
Ces efforts visant à mobiliser les plus hautes sphères de la communauté internationale autour du besoin de protection et de sécurité réelles des défenseurs des droits humains à travers le monde arrivent à un moment où le rôle de ces personnes est sans cesse remis en cause et compromis, et ce en contradiction totale avec les engagements et les obligations que doivent respecter les États au niveau international.
Cette réunion de haut niveau aura lieu aujourd’hui, vingt ans après l’adoption de la première Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l'homme.
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Il est prévu qu’Alice Mogwe, une représentante du Sommet mondial des défenseurs des droits humains, en présente les résultats devant l’Assemblée générale, mettant ainsi en lumière les dangers toujours plus importants auxquels sont confrontés les militants à travers le monde.
Nous ne pouvons parvenir à la paix, à la sécurité, à la dignité et au développement durable qu’en faisant progresser la justice, la liberté et l’égalité pour toutes et pour tous conformément aux objectifs établis par la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Alice Mogwe, directivre de Ditshwanelo, Botswana Centre for Human Rights
Le plan d’action
Dans le cadre du 20e anniversaire de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l'homme et du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, plus de 150 défenseurs des droits humains du monde entier se sont réunis à Paris en octobre dans le but de préparer les 20 prochaines années afin de faire progresser les droits humains.
A l’issu de ce Sommet, les participants ont adopté un Plan d’action qui doit être mis en œuvre de toute urgence par les États, les entreprises, les institutions financières, les donateurs et les organisations intergouvernementales.
Ce Plan d’action souligne qu’il incombe à nous toutes et tous de créer un environnement sûr dans lequel il est réellement possible de revendiquer nos droits humains.
Cependant, il rappelle que ce sont ceux et celles qui détiennent le pouvoir, les acteurs étatiques et privés, qui doivent mener le mouvement en établissant un environnement sûr pour les défenseurs des droits humains qui sont de plus en plus victimes d'attaques, d'actes de harcèlement et d'intimidation, de disparitions forcées et sont même parfois assassinés uniquement pour leur action en faveur des droits humains.
Depuis le Sommet, des dizaines de milliers de personnes à travers le monde ont signé la pétition qui exhorte les détenteurs du pouvoir à protéger les défenseurs des droits humains partout dans le monde.
Les États : principaux responsables
Les États sont les principaux responsables des violations commises contre les défenseurs des droits humains, que leur implication soit directe ou qu’elle s’établisse par complicité avec d’autres puissants acteurs non gouvernementaux.
Ils doivent prendre des mesures de toute urgence afin de reconnaître le rôle essentiel que jouent les défenseurs, et protéger ceux et celles qui parmi ces personnes sont en danger, Pour ce faire, ils doivent adopter sans délai, des plans d’action nationaux visant à établir un environnement sûr et favorable pour les défenseurs des droits humains, garantissant leur participation totale et fructueuse.
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Les gouvernements, les entreprises, ainsi que d’autres entités qui détiennent le pouvoir harcèlent, espionnent, emprisonnent, torturent et en viennent même à tuer des défenseurs des droits humains seulement parce que ces derniers tentent de protéger les droits essentiels de leurs communautés.
Les défenseurs doivent au contraire être respectés et protégés.
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