60 ans après la dernière mise à mort, 3 hommes, dont la condamnation à mort a été confirmée par la Cour suprême en 2016, risquent d'être exécutés.
En 2014, le gouvernement des Maldives, sous la houlette du président Abdulla Yameen, avait annoncé la reprise des exécutions, après une pause de plus de 60 ans sans aucune mise à mort.
Inéquité des procès
Alors que la vie de ces trois hommes est en jeu, nous avons également de graves préoccupations quant à l'équité des procès aboutissant à des condamnations à la peine capitale dans le pays. Dans le cas de l'un des trois hommes qui risque d'être exécuté de manière imminente, Hussain Humaam Ahmed, le tribunal a retenu à titre de preuves des « aveux » faits, selon l’accusé, sous la contrainte alors qu’il se trouvait en détention provisoire. Des aveux sur lesquels il est revenu, et qui ont conduit à sa condamnation à mort pour meurtre en 2012.
Dans des cas comme celui-ci, où la vie de quelqu’un se joue, il est d’autant plus crucial que les garanties d'une procédure régulière soient strictement respectées.
Signer la pétition : Non à la condamnation à mort de 14 détenus au Bénin
Retour en arrière
Les trois hommes ont aujourd’hui épuisé toutes les voies de recours au niveau national. Ils n'ont pas été autorisés à demander la grâce ni la commutation de leurs peines.
Les Maldives doivent immédiatement renoncer à toutes les exécutions prévues et instaurer un moratoire officiel sur l'application de la peine de mort, à titre de premier pas sur la voie de l’abolition. En envoyant ces hommes à la potence, le pays causera des torts irréparables à sa réputation.
Le pays était un leader dans la région, détenteur d'un bilan enviable en excluant ce châtiment cruel et irréversible à une époque où bien d'autres États le maintenaient. Ces exécutions mettraient fin à un moratoire datant de 1954.