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Ilham Tohti, un économiste ouïghour condamné à la perpétuité
Pour avoir dénoncé les atteintes dont est victime la minorité ouïghoure en Chine, l’économiste Ilham Tohti a été condamné à la perpétuité.
Il faut que la Chine mette fin à une décennie d'injustice
Cette date marque les dix années d'emprisonnement injuste d'Ilham Tohti. Retrouvez ci-dessous le modèle de lettre à envoyer pour demander à la Chine de libérer Ilham Tohti immédiatement et sans condition.
Professeur d’économie à l’Université centrale des nationalités de Pékin, Ilham Tohti est le fondateur du site Uighur Online qui faisait état de violations des droits humains subies par des Ouïghours. Accusé de « séparatisme », un chef d’inculpation souvent utilisé contre les Ouïghours qui dénoncent les violations des droits humains, il est appréhendé à son domicile, à Pékin, le 15 janvier 2014. Bien que le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire ait reconnu en mars 2014 le caractère arbitraire de sa détention, Ilham Tohti est condamné à la détention à perpétuité le 23 septembre 2014.
« Le chemin que j’ai suivi tout au long est honorable et pacifique. Je ne m’en suis remis qu’à un stylo et du papier. »
Ilham Tohti.
Pendant cinq mois, sa famille et ses amis n’ont pas su où il se trouvait. Il est privé de nourriture pendant 10 jours et forcé de porter des chaînes aux pieds pendant 20 jours de suite. Il est actuellement incarcéré à la prison d’Urumqi.
À travers ses écrits et ses conférences, Ilham Tohti a mis en lumière les politiques gouvernementales qui alimentent le mécontentement et les tensions ethniques mais a aussi beaucoup écrit sur le dialogue et la réconciliation comme moyens de surmonter le traitement inégal des différents groupes ethniques. Il s’est systématiquement prononcé contre la violence et œuvrait de manière pacifique à jeter des ponts entre les communautés ethniques dans le respect du droit chinois.
Au lieu de saluer ses efforts pour instaurer des relations harmonieuses entre les ethnies en Chine, les autorités ont lourdement sanctionné Ilham Tohti. Au même moment, elles ont lancé une campagne d’oppression de grande ampleur à l’encontre des Ouïghours et d’autres minorités musulmanes au Xinjiang, envoyés dans des camps d’internement ou des prisons. Le rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme du 31 août 2022 révèle l’ampleur des violations des droits humains commises dans le Xinjiang.
Début 2016, quatre cents universitaires du monde entier adressent une pétition demandant sa libération aux dirigeants chinois. Dans une lettre ouverte au président Xi Jinping, des enseignants de l’université de Harvard, de l’université de Hong Kong, de l’université d’Oxford et de nombreuses autres écrivent que la libération immédiate et sans condition d’Ilham Tohti serait une « façon marquante de faire la preuve de l’engagement de la Chine en faveur des libertés à l’université. »
Chine. Les mesures de répression draconiennes contre les musulmans du Xinjiang s’apparentent à des crimes contre l’humanité
Des centaines de milliers d’hommes et de femmes appartenant à la minorité musulmane internés et torturés.
Des millions de musulmans soumis à une surveillance de masse systématisée.
Des groupes ethniques musulmans forcés à abandonner leurs traditions religieuses, leurs pratiques culturelles et leur langues.
Plus de 50 personnes ayant été détenues dans des camps livrent des témoignages inédits qui donnent un aperçu précis de l’atrocité des conditions d’internement et du traitement réservé aux personnes détenues.
La campagne d’Amnesty International appelle à la fermeture des camps d’internement, en s’appuyant sur 60 cas détaillés de personnes qui seraient actuellement détenues.
Les Ouïghours, les Kazakhs et les autres minorités ethniques à majorité musulmane de la région autonome ouïghoure du Xinjiang (Chine) sont victimes d’emprisonnement, de torture et de persécutions à grande échelle orchestrés par l’État, qui s’apparentent à des crimes contre l’humanité, a déclaré Amnesty International lors du lancement d’un nouveau rapport et d’une nouvelle campagne, le 10 juin 2021.
Dans ce rapport de plus de 160 pages, intitulé « Comme si nous étions ennemis de guerre » – Internements, torture et persécutions perpétrés à une échelle massive contre les musulmans du Xinjiang, l’équipe de réaction aux crises d’Amnesty International publie des dizaines de témoignages inédits d’ancien·ne·s détenu·e·s qui détaillent les mesures extrêmes prises par les autorités chinoises depuis 2017 pour éliminer les traditions religieuses, les pratiques culturelles et les langues des groupes ethniques musulmans de la région. Perpétrés sous couvert de lutte contre le « terrorisme », ces crimes visent les Ouïghours, les Kazakhs, les Huis, les Kirghizes, les Ouzbeks et les Tadjiks.
Les autorités chinoises ont mis en place l’un des systèmes de surveillance les plus sophistiqués au monde et un vaste réseau composé de milliers de sinistres centres de « transformation par l’éducation » – en réalité, des camps d’internement – dans tout le Xinjiang. Dans ces camps, le recours à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements est systématique et chaque aspect de la vie quotidienne est régenté, l’objectif étant de constituer de force une nation laïque et homogène et d’inculquer les idéaux du Parti communiste.
« Les autorités chinoises ont créé un environnement dystopique cauchemardesque à une échelle stupéfiante dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
Retrouvez une synthèse du rapport en français « Comme si nous étions ennemis de guerre »
Ilham Tohti est lauréat 2016 du Prix Martin Ennals qui récompense les défenseur.es des droits humains pour leur engagement au mépris des risques personnels encourus. Trois ans plus tard, sa fille, Jewher Ilham, reçoit le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit 2019 en son nom.
Depuis 2017, aucune preuve de vie d'Ilham Tohti n'a été communiquée. A l'heure actuelle, nous n'avons pas connaissance de l’endroit où est détenu ce prisonnier d'opinion. Agissez pour demander sa libération immédiate et sans condition !
Voici comment agir. 👇
1. Ecrire aux autorités.
2. Agir sur les réseaux sociaux.
1. Ecrire aux autorités.
Nous vous invitons à écrire, par mail ou par voie postale, au Président Xi Jinping. Chaque envoi de courrier vous permettra de manifester votre soutien à Ilham Tohti et surtout de faire pression sur les autorités chinoises pour obtenir sa libération immédiate.
Monsieur le Président,
Je vous écris pour vous faire part de ma profonde inquiétude concernant le maintien en détention d’Ilham Tohti, un éminent intellectuel ouïghour qui est injustement incarcéré depuis une décennie. Son travail de plaidoyer inlassable en faveur du dialogue et de la compréhension entre les Ouïghour·e·s et les Hans a tragiquement abouti à une condamnation à perpétuité pour des accusations infondées de « séparatisme ».
La condamnation d’Ilham Tohti découle uniquement de ses écrits et de ses enseignements, qui visaient à mettre en lumière la discrimination systémique à laquelle sont confrontés les Ouïghour·e·s dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Son procès, caractérisé par son iniquité et son manque de transparence, s’est soldé par une condamnation à perpétuité le 23 septembre 2014, ce qui constitue une violation flagrante de ses droits fondamentaux. Selon les informations disponibles, Ilham Tohti aurait été victime de graves mauvais traitements au cours de sa détention, notamment entravé au niveau des poignets et des chevilles, soumis à un isolement prolongé et privé de soins médicaux et de nourriture adéquats, outre l’endoctrinement politique dont il a fait l’objet.
La démarche d’Ilham Tohti a fourni un modèle de coexistence et de compréhension pacifiques. La communauté internationale, notamment les Nations unies, l’Union européenne et de nombreuses organisations de défense des droits humains, ont appelé à plusieurs reprises à sa libération. Son maintien en détention est une grave injustice qui doit être rectifiée immédiatement. Sa remise en liberté est essentielle à la promotion des droits humains et de la justice en Chine.
J’exhorte votre gouvernement à :
libérer Ilham Tohti immédiatement et sans condition, et le reconnaître comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement en raison de son travail de plaidoyer pacifique ;
faire en sorte que, en attendant sa libération, cet homme ne soit pas victime de torture ni d’autres formes de mauvais traitements, puisse entrer en contact régulièrement et sans restriction avec sa famille et le/la représentant·e légal·e de son choix, et soit en mesure de communiquer avec sa fille installée à l’étranger par des appels vidéo réguliers ;
garantir que sa famille soit protégée contre toute forme de représailles, de harcèlement ou d’intimidation ;
lever le gel de ses avoirs et lui accorder le droit de faire appel de sa déclaration de culpabilité et de sa peine ;
mettre fin au harcèlement et à la persécution des Ouïghour·e·s, des Kazakh·e·s et des autres groupes musulmans turciques, y compris des intellectuel·le·s et des militant·e·s qui expriment pacifiquement leurs opinions et défendent les droits de leur communauté.
La libération immédiate et inconditionnelle d’Ilham Tohti est impérative, non seulement pour lui, mais aussi, plus généralement, pour la cause des droits humains et de la justice. Son maintien en prison va à l’encontre du droit international relatif aux droits humains et des principes connexes.
J’espère sincèrement que vous considérerez cet appel avec la gravité qu’il mérite et que vous prendrez rapidement des mesures pour remédier à cette injustice.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Envoyer à :
Monsieur le Président Xi Jinping
Zhongnanhai Xichangan’jie Xichengqu
Beijing Shi 100017
République populaire de Chine
Fax : 00 86 10 6238 1025
E-mail : engl[email protected]
Copie à envoyer à :
Ambassade de la République populaire de Chine
20, rue Monsieur
75007 Paris
Fax : 01 47 20 24 22
E-mail : chin[email protected]
2. Agir sur les réseaux sociaux
En parler, c’est déjà agir. Choisissez votre réseau social pour communiquer sur la situation. Partagez dès maintenant l’histoire Ilham Tohti sur Twitter ou Facebook ou Instagram.
Voici un modèle de tweet que nous vous proposons de relayer. 👇
Ilham Tohti s’est inlassablement efforcé d’établir des ponts entre les communautés ethniques en Chine.
Pour avoir dénoncé les atteintes dont est victime la minorité ouïghoure, il a été condamné à la prison à perpétuité.
Il doit être libéré immédiatement ! #IlhamTohti @amnesty
Facebook ou Instagram
Vous pouvez reprendre notre modèle de message ci-dessus pour le relayer en publication Facebook ou post Instagram. Utilisez le #IlhamTohti et #amnesty et relayez cette page pour que d’autres personnes agissent.
Rejoignez-nous !
Chaque jour, partout en France, des militantes et militants d'Amnesty International France suivent l'évolution de la situation d’Ilham Tohti. Ces groupes font pression sur les autorités concernées en leur écrivant des lettres d’interpellation, sensibilisent différents publics en partageant la situation de Ilham Tohti autour d’eux, et lui écrivent des messages de solidarité. Le but : soutenir la personne en danger et l’empêcher de tomber dans l’oubli.