Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles
Luis Manuel Otero Alcántara
Luis Manuel, un artiste emprisonné pour avoir défendu la liberté d’expression
Depuis des années, l’esprit libre et frondeur de l’artiste Luis Manuel Otero Alcántara, 35 ans, agace le régime cubain. Lequel finit par le faire condamner, le 24 juin 2022, à cinq ans de prison pour « délits d’insultes aux symboles de la patrie, outrages et troubles à l’ordre public ».
Luis Manuel Otero Alcántara a informé une personne d'Amnesty International que la justice cubaine avait rejeté pour la deuxième fois sa demande de libération conditionnelle. Cet avantage est généralement accordé aux personnes incarcérées dans le pays après avoir purgé la moitié de leur peine. Les autorités n'ont fourni aucune raison à Luis Manuel pour justifier le refus de sa demande.
Du fond de sa cellule, Luis Manuel Otero Alcántara le clamait à ses proches au téléphone le 7 octobre dernier : « C’est l’art qui va me sauver ». En attendant, c’est bien sa liberté de ton et sa créativité qui ont érigé ce militant de la liberté, en bête noire du régime cubain.
En 2018, celui qui se définit comme un « artiviste » (contraction d’artiste et d’activiste), devient l’un des leaders du mouvement San Isidro, un collectif d’artistes et de journalistes contestataires. Il s’oppose à une loi visant à bâillonner la liberté d’expression (le décret 349), et multiplie les performances provocatrices, tout en se forgeant une renommée internationale.
Les artistes sont comme tout le monde ; ils ont une fonction très importante. De la même manière que la chanson d'un artiste peut toucher des millions de gens et les faire pleurer, une œuvre d'un artiste plasticien peut faire transparaître le sentiment qui se dégage de la réalité d'un pays. C'est une responsabilité qu'un artiste doit assumer.
Luis Manuel Otero Alcántara, dans une interview accordée à Index on Censorship.
À plusieurs reprises, Luis Manuel utilise le drapeau cubain comme serviette de plage, s’enveloppe dedans avant de s’asseoir sur les toilettes, ou encore se recouvre d’excréments devant le capitole de La Havane... Ce qui lui vaut quelques allers-retours en prison. Pour le gouvernement, c’est un « mercenaire » payé par Washington pour faire de l’agitation politique.
Le 17 avril 2021, après six mois de surveillance étroite (caméras installées dans sa rue, présence policière 24 h/24 aux abords de son domicile), Luis Manuel est arrêté chez lui. Ses peintures, ses dessins, sont saisis et détruits. Relâché dès le lendemain, il entame une semaine plus tard une grève de la faim et de la soif pour dévoiler les manœuvres du régime. Au bout de huit jours, les autorités l’internent de force dans un hôpital de La Havane où il dénonce des tortures psychologiques. Il sera libéré le 31 mai, tout en demeurant sous haute surveillance.
Le 11 juillet 2021, après avoir annoncé son intention de participer à l’une des plus grandes manifestations contre le gouvernement que Cuba ait connu depuis des décennies, il est arrêté puis envoyé dans la prison de haute sécurité de Guanajay située à l’ouest de l’île.
Onze mois plus tard, à l’issue d’un procès à huis clos, il est condamné à cinq ans de prison.
Luis Manuel est aujourd'hui détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression. Cet artiste, cité par Time Magazine comme l’une des cent personnes les plus influentes de 2021, est un prisonnier d’opinion. Agissez pour demander sa libération immédiate et sans condition !
Voici comment agir. 👇
1. Ecrire aux autorités.
2. Ecrire un message de soutien.
3. Agir sur les réseaux sociaux.
1. Ecrire aux autorités.
Nous vous invitons à écrire, par mail ou par voie postale, au Président Díaz-Canel. Chaque envoi de courrier vous permettra de manifester votre soutien à Luis Manuel Otero Alcántara et surtout de faire pression sur les autorités cubaines pour obtenir sa libération immédiate.
Monsieur le Président,
Luis Manuel Otero Alcántara est un artiste afro-cubain. Indigné par le décret 349, un texte de loi visant à réduire au silence les artistes exprimant des critiques sur la situation du pays, Luis Manuel est devenu l’une des voix le plus actives du mouvement San Isidro, un collectif composé principalement d’artistes qui défendent le droit à la liberté d’expression.
Le 11 juillet 2021, Luis Manuel a diffusé une vidéo dans laquelle il indiquait qu’il participerait à une manifestation. Cependant, il a été arrêté avant de la rejoindre et emprisonné. En juin 2022, Luis Manuel a été condamné à cinq ans de prison dans un procès à huis clos. Il se trouve dans l’établissement pénitentiaire de sécurité maximale de Guanajay, où il est régulièrement privé de son droit de visite et où son état de santé se dégrade sans bénéficier de soins médicaux adaptés.
En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je vous demande de libérer immédiatement et sans condition Luis Manuel Otero Alcántara. Dans l’attente de sa libération, il doit être détenu dans des conditions dignes et conformes au droit international.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Envoyer à :
Monsieur le President Díaz-Canel
Hidalgo Esq. 6, Plaza de La Revolución,
CP 10400,
La Habana
Cuba
E-mail : despacho@presidencia.gob.cu
Monsieur l’Ambassadeur de Cuba à l’ONU
Luis Pedroso Cuesta
Mission permanente de Cuba auprès des Nations unies
315 Lexington Ave
New York, N.Y. 10016
États-Unis
E-mail : embajador_onu@cubanmission.com ; cuba_onu@cubanmission.com
Copie à envoyer à :
Ambassade de Cuba
Monsieur Eumelio Caballero Rodriguez
16 Rue de Presles
75015 Paris
E-mail : embacu@ambacub.fr ; conscu@ambacub.fr
2. Ecrire un message de soutien.
Luis Manuel Otero Alcántara ne peut pas recevoir des lettres et des messages de solidarité en prison. Les autorités cubaines renvoient fréquemment les lettres reçues par les prisonniers.
Mais les mots d’encouragement sont essentiels pour remonter le moral de Luis Manuel et lui prouver qu’il a le soutien du monde entier. Nous ferons donc en sorte que les amis et la famille de Luis Manuel puissent les récupérer et les conserver afin qu'il puisse les voir un jour.
Vous pouvez envoyer vos messages de soutien au bureau régional des Amériques : Luz Saviñón 519, Colonia Del Valle Norte, Alcaldía Benito Juárez, C.P. 03103, Mexico City, Mexico.
En Français : Luis Manuel, ton attachement à la liberté et ta manière de vivre ton art sans seront toujours une source d’inspiration. Nous continuerons à te soutenir et nous attendons avec impatience le jour où tu seras libéré. Garde espoir !
En Anglais : Luis Manuel, your commitment to freedom and the way you live your art freely will always be a source of inspiration. We will continue to support you and look forward to the day you regain freedom. Keep your spirits up !
Vous pouvez également partager vos messages de solidarité sur les réseaux sociaux avec les hashtags #LuisManuelOteroAlcantara #FreeLuisManuel
3. Agir sur les réseaux sociaux
En parler, c’est déjà agir. Choisissez votre réseau social pour communiquer sur la situation. Partagez dès maintenant l’histoire Luis Manuel Otero Alcántara sur Twitter ou Facebook ou Instagram.
Voici un modèle de tweet que nous vous proposons de relayer 👇
Luis Manuel Otero Alcántara est un artiste afro-cubain.
Pour avoir exercé pacifiquement sa liberté d’expression et son art, il s’est retrouvé en prison.
@DiazCanelB @PedroPedrosoC il doit être libéré immédiatement ! #FreeLuisManuel @amnesty
Facebook ou Instagram
Vous pouvez reprendre notre modèle de message ci-dessus pour le relayer en publication Facebook ou post Instagram. Utilisez le #FreeLuisManuel et #amnesty et relayez cette page pour que d’autres personnes agissent.
Rejoignez-nous !
Chaque jour, partout en France, des militantes et militants d'Amnesty International France suivent l'évolution de la situation de Luis Manuel Otero Alcántara. Ces groupes font pression sur les autorités concernées en leur écrivant des lettres d’interpellation, sensibilisent différents publics en partageant la situation de Luis Manuel Otero Alcántara autour d’eux, et lui écrivent des messages de solidarité. Le but : soutenir la personne en danger et l’empêcher de tomber dans l’oubli.