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Arabie saoudite. Une femme injustement condamnée pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages en faveur des droits des femmes est victime d’une disparition forcée


Les autorités saoudiennes doivent immédiatement révéler où se trouve Manahel al Otaibi, une femme de 30 ans purgeant une peine de 11 ans d’emprisonnement pour avoir défendu les droits des femmes, et qui est victime d’une disparition forcée depuis près de deux mois, a déclaré Amnesty International jeudi 13 février.

Le dernier appel téléphonique de Manahel al Otaibi à sa famille remonte au 15 décembre 2024. Depuis lors, les tentatives répétées de sa famille pour contacter les autorités pénitentiaires et la Commission saoudienne des droits humains afin d’obtenir des informations à son sujet sont restées sans réponse. Le refus des autorités de révéler le lieu où se trouve Manahel al Otaibi s’apparente à une disparition forcée, un crime au regard du droit international.

« Les craintes pour la sécurité de Manahel al Otaibi se sont rapidement accrues ces deux derniers mois. Les autorités saoudiennes doivent immédiatement révéler où se trouve Manahel al Otaibi, lui permettre de communiquer sans restriction avec sa famille et annuler sa condamnation injuste », a déclaré Bissan Fakih, chargée d’action sur le Moyen-Orient à Amnesty International.

« Les autorités saoudiennes affirment avoir fait des progrès sur le terrain des droits des femmes, mais elles continuent de maintenir arbitrairement en détention des femmes comme Manahel al Otaibi, pour la seule raison qu’elles se sont exprimées en ligne sur les droits des femmes et qu’elles portent les vêtements de leur choix. Cette hypocrisie est stupéfiante – non seulement de la part du gouvernement saoudien, mais aussi de la part de personnalités publiques et de la communauté internationale qui promeuvent le discours de réforme du royaume tout en ignorant les femmes qui sont derrière les barreaux simplement pour avoir osé revendiquer leurs droits. »  

Les autorités saoudiennes affirment avoir fait des progrès sur le terrain des droits des femmes, mais elles continuent de maintenir arbitrairement en détention des femmes comme Manahel al Otaibi, pour la seule raison qu’elles se sont exprimées en ligne sur les droits des femmes et qu’elles portent les vêtements de leur choix.

Bissan Fakih, Amnesty International

Manahel al Otaibi, professeure de fitness, a été condamnée à 11 ans de prison à l’issue d’un procès secret qui s’est déroulé devant le tristement célèbre tribunal antiterroriste d’Arabie saoudite, le Tribunal pénal spécial, le 9 janvier 2024. Les chefs d’accusation pesant sur elle étaient en relation avec ses appels sur les réseaux sociaux en faveur de la fin du système de tutelle masculine en vigueur en Arabie saoudite, la publication de vidéos dans lesquelles elle porte des « vêtements indécents » et le fait de se rendre « dans les magasins sans porter l’abaya [habit traditionnel] ».  

Les autorités saoudiennes l’ont précédemment soumise à une disparition forcée pendant cinq mois, entre le 5 novembre 2023 et le 14 avril 2024. Elle a également été détenue au secret pendant un mois en août 2024, période durant laquelle elle a été soumise à la torture et à d’autres mauvais traitements. Lorsqu’elle a finalement pu reprendre contact avec ses proches, ceux-ci ont appris qu’elle avait été frappée par des codétenues et des gardiennes de prison. Elle leur a également dit qu’elle avait été placée à l’isolement.  

Compte tenu des mauvais traitements précédemment infligés par les autorités à Manahel al Otaibi, son bien-être et son intégrité physique suscitent de vives craintes. Sa sœur, Fawzia al Otaibi, a déclaré : « Ma famille vit un véritable cauchemar, nous sommes terrifiés par ce qui arrive à Manahel. Elle nous a parlé des actes de torture, du harcèlement sexuel, des mois d’isolement, des mauvais traitements et de la négligence médicale qui lui ont été infligés, et nous a expliqué que ces abus se produisaient principalement pendant les périodes où elle était complètement coupée du monde extérieur. Chaque fois que nous perdons le contact avec Manahel, toute notre famille est prise de panique, craignant pour sa sécurité. Affolés, nous contactons toutes les personnes possibles, les suppliant d’intervenir et de nous aider, mais malheureusement, aucune entité gouvernementale à l’intérieur du pays ne nous accorde la moindre attention. »

Manahel al Otaibi a reçu un diagnostic de sclérose en plaques, un trouble neurologique chronique qui, selon sa famille, est apparu après qu’elle a été témoin de l’arrestation de sa sœur aînée, Mariam al Otaibi. Mariam al Otaibi, défenseure renommée des droits humains et militante contre le système de tutelle masculine, a été détenue en 2017 pendant 104 jours pour son action en faveur des droits des femmes, et fait actuellement l’objet d’une interdiction de voyager et de restrictions de la liberté d’expression. 

« L’arrestation de Mariam a terrorisé toute notre famille. Nous vivions dans une peur constante, impuissants tandis que des comptes Twitter affiliés au gouvernement menaient des campagnes de dénigrement contre nous, nous qualifiant de traîtres. Manahel était alitée, sa santé se détériorait rapidement », a déclaré sa sœur, Fawzia al Otaibi.

« Depuis son emprisonnement, les négligences médicales et la torture ont encore aggravé sa maladie. »

Fawzia al Otaibi est en butte à des accusations similaires à celles portées contre sa sœur Manahel, mais elle a fui l’Arabie saoudite de peur d’être arrêtée, après avoir été convoquée pour un interrogatoire en 2022. 

Amnesty International a recueilli des informations sur la manière dont les autorités saoudiennes ont intensifié leur répression contre la liberté d’expression ces dernières années, les tribunaux saoudiens ayant condamné des dizaines de personnes à de lourdes peines d’emprisonnement pour s’être exprimées sur les réseaux sociaux. Il s’agit notamment des personnes suivantes :

Abdulrahman al Sadhan, condamné à 20 ans de prison pour des tweets satiriques ;

Mohammed al Ghamdi, précédemment condamné à la peine de mort, mais qui purge désormais une peine de 30 ans de prison pour des tweets critiques à l’égard des autorités ;

Nourah al Qahtani, une militante des droits des femmes qui a été condamnée à 45 ans de prison ;

« Les autorités saoudiennes doivent libérer immédiatement et sans condition Manahel al Otaibi et toutes les personnes actuellement détenues de manière arbitraire et injustement condamnées pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux. En attendant la libération de Manahel al Otaibi, les autorités doivent révéler où elle se trouve, assurer sa sécurité, son bien-être et son accès à des soins de santé adéquats », a déclaré Bissan Fakih.

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