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Bélarus. Les lourdes peines prononcées contre Marfa Rabkova et ses coaccusés illustrent l’étau qui se resserre sur la société civile
En réaction aux informations selon lesquelles un tribunal du Bélarus a condamné les défenseur·e·s des droits humains Marfa Rabkova, Andreï Chapyuk et leurs huit coaccusés à de lourdes peines de prison, Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Les lourdes peines prononcées contre la défenseure des droits humains Marfa Rabkova et ses coaccusés sont tout aussi honteuses que les arrestations et les nombreuses informations faisant état d’actes de torture et de mauvais traitements infligés à des manifestant·e·s qui ont précédé le jugement rendu ce 6 septembre. Ce procès, qui reposait sur des accusations d’” émeutes de masse ” fictives, est une parodie de justice qui incarne le piétinement général de la société civile bélarussienne.
Les lourdes peines prononcées contre la défenseure des droits humains Marfa Rabkova et ses coaccusés sont tout aussi honteuses que les arrestations et les nombreuses informations faisant état d’actes de torture et de mauvais traitements infligés à des manifestant·e·s qui ont précédé le jugement rendu ce 6 septembre
Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International
« Aucune émeute de masse n’a eu lieu au Bélarus. Marfa Rabkova et Andreï Chapyuk n’auraient jamais dû être inculpés, ni aucun de leurs coaccusés. Les autorités bélarussiennes doivent mettre un terme à leur campagne de répression visant les militant·e·s de la société civile. Toutes les personnes ayant déjà été jetées derrière les barreaux simplement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains doivent être libérées immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
Le 6 septembre, le tribunal municipal de Minsk a condamné Marfa Rabkova, coordinatrice des bénévoles pour Viasna, organisation de défense des droits humains interdite au Bélarus, à 15 ans de prison, tandis qu’Andreï Chapyuk, bénévole de Viasna à Minsk, a écopé de six ans de prison.
Marfa Rabkova et Andreï Chapyuk ont été placés en détention arbitraire le 17 septembre et le 2 octobre 2020 respectivement, pour avoir dénoncé des violations des droits humains commises dans le sillage de l’élection présidentielle contestée d’août 2020. Après le scrutin, des milliers de manifestant·e·s, en grande majorité pacifiques, sont descendus dans la rue ; les autorités ont qualifié ces rassemblements d’« émeutes de masse » dans le but d’écraser toute forme de dissidence.
Marfa Rabkova a notamment été reconnue coupable d’avoir « organisé des émeutes de masse, d’y avoir participé et d’avoir entraîné d’autres personnes à y participer », d’avoir « incité à l’hostilité sociale envers le gouvernement » et d’avoir « participé à une organisation criminelle ». Andreï Chapyuk a été reconnu coupable de « participation à des émeutes de masse » et de « participation à une organisation criminelle ».
Leurs coaccusés, Akihiro Haeuski-Hanada, Alyaksandr Frantskevich, Alyaksei Galauko, Alyaksandr Kazlyanka, Pavel Shpetny, Mikita Dranets, Andrei Marach et Daniil Chul, ont été condamnés à des peines allant de cinq à 17 ans de prison.
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