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Géorgie. La police doit être amenée à rendre des comptes pour le recours à une force excessive contre des manifestant·e·s
Réagissant aux informations selon lesquelles la police géorgienne a dispersé violemment une manifestation largement pacifique contre le projet de loi controversé « sur la transparence de l’influence étrangère » à Tbilissi, Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Ce dont nous avons été témoins hier à Tbilissi est un acte de représailles violent contre des personnes exerçant leur droit de manifester pacifiquement. Les autorités se comportent comme s’il était de leur ressort de décider quand les personnes peuvent manifester ou non et déploient la police antiémeute pour qu’elle disperse et arrête arbitrairement des manifestant·e·s en ayant recours à la violence. La police a été vue, à plusieurs reprises, prendre en chasse et frapper avec des matraques des manifestant·e·s qui fuyaient, les encerclant et les frappant sans pitié au sol. »
« Au lieu d’assurer une manifestation pacifique, la police a procédé à ce qui semble être une opération punitive. Nous demandons qu’une enquête impartiale et minutieuse soit menée sans délai sur tous les cas de recours à la force et que les personnes responsables d’un recours illégal à la force soient amenées à rendre des comptes. Nous rappelons également aux autorités géorgiennes que le droit de réunion pacifique est un droit fondamental et que le gouvernement de Géorgie doit respecter les obligations internationales du pays en matière de droits humains.
Au lieu d’assurer une manifestation pacifique, la police a procédé à ce qui semble être une opération punitive
Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International
« Amnesty International réitère également son appel à abandonner le projet de loi “sur la transparence de l’influence étrangère”, qui vise à restreindre le droit à la liberté d’association et est clairement destiné à dénigrer et restreindre les organisations de la société civile et à entraver leurs activités. »
Complément d’information
Les tensions entre les manifestant·e·s pacifiques et la police, qui se sont intensifiées au fil de la journée du 16 avril 2024, ont abouti à la dispersion violente des manifestant·e·s par les forces de l’ordre, qui ont eu recours à une force injustifiée sans sommation. Des agents de police ont été vus en train d’utiliser du gaz lacrymogène et de frapper des personnes, y compris des journalistes.
Au moins deux personnes ont été blessées d’après les informations transmises jusque-là : un employé du ministère de l’Intérieur et un caméraman de la chaîne Rustavi 2, qui a inhalé du gaz lacrymogène. D’après des responsables du gouvernement, la police a arrêté 11 personnes, accusées d’atteintes à l’ordre public. Le secrétaire général du parti d’opposition LELO, Irakli Kupradze, ferait partie des personnes arrêtées.
Du fait de ces événements, le Parlement a repoussé le vote sur le projet de loi « sur la transparence de l’influence étrangère » au 17 avril 2024.
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