Du 15 avril au 11 mai, nous nous installons sous la Canopée des Halles pour exposer le travail du photographe Samuel Bollendorff. La nuit tombe sur l’Europe expose les parcours d’exil et atteste des violences que les réfugiés subissent tout au long de leur parcours d’exil.
La nuit tombe sur l’Europe propose un regard différent sur celles et ceux qui sont contraints de fuir les violences des conflits ou les persécutions. Ce projet est une enquête minutieuse que Samuel Bollendorff a pu conduire en se fondant sur nos rapports et nos sources et en se rendant sur ces étapes que les réfugiés doivent franchir pour tenter de trouver un refuge en Europe. Un parcours à l’envers que seul le temps long du reportage autorise. Samuel Bollendorff a ainsi pu étaler ce travail d’enquête sur six mois, au printemps et à l’été 2016.
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Son travail exposé fait dialoguer images et textes. Il restaure la parole des réfugiés pour témoigner des violences qu’ils subissent sur les routes de l’exil. De la violence des passeurs à celle des forces de l’ordre, des coups aux viols de la prostitution forcée à la détention. La violence décide souvent de leur départ et accompagne trop souvent leur fuite.
Les mots de ces hommes, de ces femmes et de leurs enfants sont livrés en regard des lieux qu’ils ont traversés pour tenter de trouver refuge dans une Europe qui s’érige en forteresse. Des lieux de passages photographiés vides pour souligner la déshumanisation. L’exposition se prolonge par un film, plan séquence de la nuit qui tombe sur une plage de mer Egée. Un symbole fort de cette Europe qui se ferme à celles et ceux qui sont uniquement en quête de protection. Une besoin humain, tout simplement.
Le texte de ce film est lu par Catherine Deneuve, figure citoyenne, qui rend hommage à ces destins malmenés sur la route de l’exil.