En dépit de la mobilisation de plusieurs milliers de personnes en France et dans le monde pour demander à Bernard Cazeneuve d'empêcher le renvoi de Baker vers le Soudan, aucune décision n'a manifestement été prise par les autorités françaises.
Mise à jour 02/12/2016 : Baker a été renvoyé au Soudan aujourd'hui par les autorités françaises. Suite au rejet de sa demande d'asile notifié hier, une escorte est venue le chercher ce matin à 6h00 pour un vol prévu à 9h30. Nous tenterons de retrouver sa trace, mais il n'est pas certain que nous y parviendrons. Amnesty International reste fermement opposé au renvoi de personnes vers des régions soudanaises en conflit tels que le Darfour, le Kordofan du Sud ou encore l’Etat du Nil Bleu.
Hier, à 21h20, Baker, un Soudanais, devait prendre le vol à destination de Doha pour ensuite être acheminé jusqu'à Khartoum où, selon nos informations, le risque était élevé qu'il soit maltraité par les services de sécurité soudanais. Ce scénario n'a pas eu lieu. Baker a refusé d'embarquer à bord de l'avion. Il est donc toujours aujourd'hui en centre de rétention.
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Nous restons mobilisés pour éviter qu'un prochain éloignement n'ait lieu et examinons toutes les possibilités pour qu'il puisse être libéré. Nous continuons également notre travail pour convaincre les autorités françaises de ne pas s'engager dans la voie dangereuse des renvois vers le Soudan.
De plus en plus, les Etats de l'Union européenne voient dans le Soudan, un partenaire incontournable pour bloquer les réfugiés et les migrants le plus loin possible de leurs frontières. Pourtant, le Soudan détient un triste bilan en matière de respect des droits humains sur son sol. Les personnes renvoyées de force vers le Soudan sont réellement en danger dès leur arrivée à Khartoum.
Plus de 5000 personnes mobilisées pour Baker et Ibrahim en une journée
Baker, originaire du Kordofan du sud et Ibrahim, du Darfour, ont été interpellés à Calais suite au démantèlement du campement. Ils ont reçu des obligations de quitter le territoire français et ont été mis en détention à cette fin. Or, les soudanais, et particulièrement les personnes originaires du Kordofan du sud et du Darfour ne doivent pas être renvoyés dans leur pays d’origine.
Plus de 5 000 personnes ont interpellé le ministère de l’intérieur afin qu’il ne mette pas la vie de deux hommes en péril en les renvoyant vers des zones de conflit au Soudan.
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