Les 18 et 19 juillet se réuniront les ministres des finances des pays du G20. L’occasion pour ces responsables de discuter de leurs stratégies pour relancer l'économie après la crise du Covid-19. Pour une reprise juste, les droits humains et le climat doivent être au centre des mesures prises par nos dirigeants, et notamment en France.
Les États du G20 sont responsables de près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Ils doivent adopter des mesures de relance qui favorisent la transition vers la neutralité carbone et ainsi montrer l’exemple dans la lutte contre le dérèglement climatique. Ces mesures doivent assurer un niveau de vie suffisant à toutes et tous, c’est-à-dire que les Etats doivent veiller à mettre en place une transition juste.
Crises sanitaire, économique et climatique : pour une reprise plus juste
Malgré une baisse momentanée de la pollution mondiale à la suite de la pandémie du Covid-19, le dérèglement climatique est toujours là et menace gravement les droits humains. Il accentue les inégalités, et ses conséquences touchent de manière disproportionnée celles et ceux qui sont les plus vulnérables, marginalisés ou victimes de discriminations. C’est pourquoi, il est primordial de placer le climat et les droits humains au centre des dispositions du G20 Finances et des mesures de relance économique. Il faut une reprise juste.
La France n’est pas exemplaire en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Même si elle ne représente que 0,9% des émissions mondiales, le Haut conseil pour le climat l’a rappelé, dans son deuxième rapport annuel : la France n’est toujours pas sur la bonne trajectoire pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Une économie courageuse et respectueuse des droits humains
Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, des finances et de la relance, représentera la France au sommet du G20 Finances. Il doit défendre le projet d’une économie courageuse et respectueuse du climat et des droits humains.
Par exemple, l’aide publique apportée aux entreprises des secteurs des énergies fossiles, de l’aviation ou encore de l’automobile devrait être mieux encadrée. Seules les entreprises qui s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans le but d’atteindre la neutralité carbone devraient en bénéficier. Nous demandons par ailleurs d’arrêter toutes les subventions aux combustibles fossiles le plus rapidement possible et bien avant 2025, y compris en arrêtant de financer des projets d’énergies fossiles dans d’autres pays. L’Etat doit veiller à ce que les consommateurs, notamment les personnes et groupes les plus défavorisés, ne soient pas pénalisés par la nécessaire suppression des subventions sur les combustibles fossiles.
Il est également nécessaire de prendre des mesures en vue d’accroître l’efficacité énergétique et de développer les énergies renouvelables. La production d’énergies renouvelables doit se faire en respectant les droits fondamentaux, notamment de celles et ceux qui extraient les matières premières.
Enfin, les impacts de la crise sanitaire sur l’économie française ne doivent pas être utilisés comme une raison pour réduire les aides apportées à la coopération et l’assistance internationales.
Une relance inclusive qui ne laisse personne au bord de la route
Pour toutes ces mesures, le gouvernement français, ainsi que les membres du G20 doivent veiller à ce que le processus d’élaboration des plans de relance soit transparent. La participation publique d’acteurs divers doit permettre de définir la transition vers une économie neutre en carbone. Il est notamment fondamental de veiller à ce que les voix des personnes les plus marginalisées, premières victimes de la pandémie et de la crise climatique, soient entendues.
A quelques jours de ce sommet décisif pour une reprise juste et au profit de toutes et tous, nous avons sollicité Bruno Le Maire pour qu’il soutienne, au nom de la France, une reprise inclusive et durable. Nous porterons également ces recommandations à l'occasion des discussions du plan de relance et de la mise en œuvre des propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat.