En ce début d'année, le contexte sanitaire mondial accapare la plupart des médias et pèse sur le moral de toutes et de tous. Néanmoins, des bonnes nouvelles continuent de nous parvenir en matière de droits humains, et elles méritent que l'on s'y attarde. De quoi se redonner du baume au cœur et de la vigueur militante !
1. Le recours à l'IVG devient légal en Corée du Sud
Femmes sud-coréennes manifestant contre l'interdiction de l'avortement © AFP
La plus haute juridiction du pays a ordonné, en avril 2019, la levée de l'interdiction de l'avortement, jugée anticonstitutionnelle, et demandé une évolution de la législation avant le 31 décembre 2020. Le délai ayant expiré, la loi de 1953 qui limitait l’avortement aux Sud-Coréennes victimes de viols, ou en cas de danger pour la mère et l’enfant, n’existe plus depuis le 1er janvier 2021. L’IVG en Corée du Sud devient légale, mais sans cadre juridique précis.
Aller plus loin : Découvrir notre focus sur l'accès à l'avortement dans le monde.
2. Le mariage pour tous bientôt légal en Suisse
Berlin Pride 2021 © imago images/Stefan Zeitz via Reuters Connect
Mieux vaut tard que jamais. Le Parlement helvétique a approuvé, le 17 décembre dernier, le projet de loi autorisant le mariage pour les couples homosexuels, plusieurs années après de nombreux autres pays d’Europe occidentale. Une lutte de longue haleine puisque le projet initial a été déposé en 2013. Le texte adopté permet aux homosexuels et aux lesbiennes de s'unir et à ces dernières d'avoir accès au don de sperme, un des points les plus controversés.
La Suisse reconnaît enfin qu'il n'y a aucune raison de refuser des droits fondamentaux aux couples homosexuels et aux familles arc-en-ciel.
Alexandra Karle, directrice de la section suisse d'Amnesty International
Le parti suisse de l'Union démocratique fédérale (UDF), qui défend des valeurs chrétiennes, a néanmoins annoncé qu'il lancerait un référendum pour tenter de contrer le vote du texte.
3. Minerais du sang : l'Union européenne exige la transparence
Enfants travaillant dans une mine de diamants en République centrafricaine (mai 2015) © Amnesty International
Ce n’est un secret pour personne, et encore moins pour les entreprises qui importent étain, tantale, tungstène et or, couramment utilisés pour fabriquer nos portables, voitures et bijoux : ces métaux proviennent parfois de mines tenues par des groupes armés. Pour y avoir accès, il faut leur verser un bakchich. Ainsi l’argent versé alimente l’achat d’armes et donc les conflits. Sur place, le travail forcé d’adultes comme d’enfants et le blanchiment d'argent participent à ce business. Pour que les importateurs ne fassent plus la politique de l’autruche, l’Union européenne a voté une nouvelle loi : le règlement sur les minéraux de conflit. À partir du 1er janvier 2021, il leur est demandé de vérifier que les méthodes d'extraction des minerais concernés soient conformes aux droits humains. Il leur revient désormais de veiller à ce que ces types d’importations proviennent exclusivement de sources responsables et ne soient pas issus de conflits. Reste à voir si l’exigence de transparence forcera ces entreprises européennes à changer leur fusil d’épaule.
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4. Le Kazakhstan abolit la peine de mort
Le jour de l'Indépendance (16 décembre 2020) à Almaty au Kazakhstan © Reuters
Le très autoritaire président Jomart Tokaïev a signé la ratification du deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ratifié l'an dernier par le parlement kazakh, ce texte oblige ses signataires à abolir la peine capitale. Les exécutions étaient suspendues au Kazakhstan depuis 2003, mais des tribunaux continuaient à condamner à mort des accusés pour des crimes exceptionnels. Un homme qui avait tué huit policiers et deux civils, lors d'un carnage dans la plus grande ville du pays, Almaty, en 2016, avait ainsi été condamné à mort. Cette sentence est désormais convertie en peine de prison à perpétuité.
5. Myanmar : des entrepreneurs mettent fin à leur collaboration avec MEHL
L'entrée de Kirin, fabriquant de boissons japonais © Reuters
Des entrepreneurs ont décidé de réagir avec leurs propres moyens pour condamner les dérives du Myanmar. Le brasseur japonais Kirin a suspendu tous les versements de dividendes à l’entreprise birmane MEHL, quand le fabricant et exportateur sud-coréen de vêtements Pan-Pacific mettait fin aux relations commerciales qu’il entretenait avec elle. Ces changements de cap ont pour origine une enquête d’Amnesty International qui, en septembre dernier, levait le voile sur les liens commerciaux entre MEHL et des unités militaires directement impliquées dans des atrocités commises contre les Rohingya et d’autres minorités du Myanmar. Un exemple à suivre.
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