La décision de la Cour suprême saoudienne de confirmer la peine de mort d'hommes condamnés à l’issue d’un procès collectif inique. Un rappel inquiétant de la répression meurtrière que le pays mène contre les dissidents.
En confirmant la condamnation de ces hommes, les autorités saoudiennes ont démontré leur détermination impitoyable à avoir recours à la peine de mort comme moyen de réprimer la dissidence et de neutraliser les opposants politiques.
Torturés, ils sont maintenant condamnés
Le 23 juillet, les proches des 14 hommes ont appris, après avoir contacté le Tribunal pénal spécial, que la condamnation à mort avait été confirmée, et ils craignent maintenant que les exécutions aient lieu à tout moment. Les 14 hommes avaient été condamnés à mort le 1er juin 2016 par le Tribunal pénal spécial de Riyadh, à l’issue d’un procès collectif d’une iniquité flagrante.
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Ils ont été déclarés coupables de plusieurs chefs d’accusation, parmi lesquels « rébellion armée contre le souverain » pour avoir notamment « participé à tirer sur des membres du personnel de sécurité et sur des véhicules de sécurité », « préparation et utilisation de cocktails Molotov », « vol et vol à main armée » et « incitation au désordre, et organisation et participation à des émeutes ».
Des documents de procédure indiquent que les 14 hommes ont déclaré qu’ils avaient été maintenus en détention provisoire pendant des périodes prolongées et qu’on les avait soumis à des actes de torture et d’autres mauvais traitements pendant leur interrogatoire dans le but de leur extorquer des « aveux ». Le juge n’a cependant ordonné aucune enquête sur leurs allégations. Le Tribunal pénal spécial semble avoir largement fondé sa décision sur ces « aveux » forcés.
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Ils risquent d’être décapités
Au moins 66 personnes ont été exécutées en Arabie saoudite depuis le début de l’année 2017, dont 26 au cours des trois dernières semaines, ce qui représente plus d’une exécution par jour.
Hussein al Rabi, Abdullah al Tureif, Hussein al Mosallem, Mohamed al Naser, Mustafa al Darwish, Fadel Labbad, Said al Sakafi, Salman al Qureish, Mujtaba al Suweyket, Munir al Adam, Abdullah al Asreeh, Ahmad al Darwish, Abdulaziz al Sahwi et Ahmad al Rabi ont été transférés de Dammam (province de l’Est de l’Arabie saoudite) à Riyadh, la capitale, le 15 juillet, sans préavis.
Maintenant que leur condamnation a été confirmée par la Cour suprême, les 14 hommes risquent d’être exécutés dès que le roi aura ratifié leur condamnation.
En raison de l’opacité du système judiciaire saoudien, les familles ne reçoivent que très peu d’informations, voire aucune information, sur les avancées de l’affaire et ne sont généralement pas informées de l’exécution imminente de leur proche.