L’arrestation d’une cinquantaine de membres de l’opposition pour infraction à la Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, le 6 janvier, témoigne du caractère répressif de la loi.
Cette vague de répression choquante contre l’opposition politique de Hong Kong est l’illustration la plus flagrante à ce jour de la façon dont la Loi sur la sécurité nationale est utilisée comme arme pour sanctionner quiconque ose remettre en cause l’ordre établi. Des candidats, des militants ainsi que des personnes ayant participé à l’organisation de primaires ont notamment été prises pour cible et, selon les médias et publications sur les réseaux sociaux, inculpées pour “subversion”.
Le camp démocratique visé
Au nombre des personnes arrêtées figurent plusieurs anciens parlementaires et conseillers de district, l'organisateur des primaires Benny Tai et l'avocat américain John Clancey, qui a été trésorier pour l'un des organisateurs. Robert Chung, directeur exécutif du Hong Kong Public Opinion Research Institute (PORI), un institut qui a fourni la technologie nécessaire pour le vote des primaires, a aussi été arrêté. Le domicile du militant emprisonné Joshua Wong a également fait l’objet d’une descente de police, d’après son compte Twitter, et les journaux Apple Daily et The Stand ont reçu la visite de la police, qui cherchait les coordonnées des candidat.es aux primaires.
Ces primaires non officielles organisées à l’approche des élections du Conseil législatif de l'année dernière avaient ensuite été reportées en raison des craintes de propagation du COVID-19.
La loi sur la sécurité nationale : un danger pour la liberté d’expression
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Cette loi très sévère donne aux autorités de Pékin et de Hong Kong toute liberté pour réduire au silence les voix dissidentes et expose toute personne critiquant le gouvernement au risque d’être emprisonnée. Les arrestations du 6 janvier montrent également que le vaste champ d’application de cette loi permet de sanctionner des situations qui ne constituent pas de réelles menaces pour la sécurité nationale. Inculper de « subversion » des dizaines de parlementaires et de militants favorables à la démocratie, simplement parce qu’ils ont organisé leurs propres primaires non officielles, est une attaque flagrante contre leurs droits à la liberté d’expression et d’association pacifique. Les gens ont le droit légitime de prendre part aux affaires publiques. L’opposition politique ne doit pas être réduite au silence simplement parce que les autorités ne l’apprécient pas.
Le gouvernement de Hong Kong doit mettre fin à cette pratique dangereuse consistant à traiter les personnes qui formulent des critiques à son encontre comme des délinquants et des menaces pour la sécurité nationale. Les personnes arrêtées aujourd'hui, sauf s’il existe des éléments prouvant qu’elles ont commis une infraction pénale reconnue par le droit international, doivent être libérées immédiatement.
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