L’Arabie saoudite qui accueille cette année le forum mondial de la société civile, le C20 tente par ce biais une manœuvre grotesque pour camoufler son bilan désastreux en matière de droits humains.
Avec Transparency International et Civicus, nous publions une déclaration conjointe, pour expliquer notre absence lors du forum du C20 cette année.
Une vaste mascarade
Le C20 est un cycle de rencontres préparatoires en amont du sommet annuel du G20 qui a démarré le 12 janvier par trois jours de réunions de lancement. Il est censé offrir une plateforme aux voix de la société civile du monde entier en vue d’influencer l’ordre du jour du G20.
Déjà en amont, l’Arabie Saoudite n’a pas respecté les principes fondamentaux du C20. La nomination des présidents des groupes de travail et de divers comités s’est avérée opaque et non consultative, tandis que des décisions arbitraires excluent des organisations internationales renommées. Du fait que l’Arabie saoudite incarcère la plupart de ses militants indépendants, les seules organisations saoudiennes présentes seront celles favorables au gouvernement.
Le C20 à Riyadh est une imposture. Nous ne pouvons prendre part à un forum détourné par un État qui censure toute liberté de parole, criminalise le militantisme en faveur des droits des femmes et des minorités, ainsi que l’homosexualité, et torture et exécute ses détracteurs.
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Une tentative pour redorer son image
L’Arabie saoudite a endossé la présidence du G20 en décembre 2019. Elle a récemment investi dans d’onéreuses campagnes de relations publiques afin de redorer son image et a organisé plusieurs événements sportifs très médiatisés, attirant des visiteurs du monde entier. Pourtant, derrière cette façade savamment mise en scène, le bilan de l’Arabie saoudite en termes de droits humains demeure déplorable.
De nombreux citoyens, notamment des défenseurs des droits humains qui militent en faveur des droits des femmes, purgent de lourdes peines de prison en raison de leur militantisme pacifique ou sont détenus de manière arbitraire pendant des périodes allant jusqu’à un an et demi, sans inculpation. Les autorités saoudiennes procèdent à des exécutions à l’issue de procès iniques et pratiquent couramment la torture et les mauvais traitements en détention. Elles sont notamment responsables de l’exécution extrajudiciaire du journaliste et opposant pacifique Jamal Khashoggi.