Alors que le Conseil des droits de l'homme de l’ONU entame une nouvelle session, les Etats membres soutiendront-ils l’ouverture d’une enquête internationale et indépendante sur ce conflit ?
Une session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU se tient à Genève jusqu’au 30 septembre. Le Conseil se réunit pour trois sessions plénières chaque année, et les délégations étatiques préparent des résolutions sur lesquelles le Conseil agira pendant les dernières journées de la session.
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Lors de la présente session, les Etats membres doivent soutenir en urgence l’ouverture d’une enquête internationale et indépendante sur les crimes de guerre et autres violations du droit international imputables à toutes les parties belligérantes. En 2015, les Etats membres du Conseil des droits de l’homme ont préféré adopter une résolution déposée par l'Arabie saoudite. Cette résolution soutenait la commission nationale mise sur pied par le gouvernement du Yémen en tant que mécanisme chargé d'enquêter sur les violations. Jusqu'à présent, les méthodes de travail de cette commission semblent indiquer qu’il lui sera difficile d’établir la vérité et de faciliter la justice. Elle n’a pas été, à ce jour, en mesure de mener des enquêtes satisfaisantes et indépendantes sur les violations perpétrées par toutes les parties au conflit. Dans sa déclaration d'ouverture du 13 septembre, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a réaffirmé son appel en faveur d'un mécanisme international chargé d’enquêter sur les nombreux éléments pointant des violations du droit international au Yémen. Il est important de ne pas répéter les échecs de l'an dernier. La population yéménite ne doit pas être contrainte d'attendre encore pour obtenir justice.
La France doit soutenir une commission indépendante
Les États membres du Conseil des droits de l’homme doivent démontrer que ce conseil n'est pas un outil politique qui se plie à la volonté et à la pression des États.
M. Hollande, cessons les ventes d'armes qui mettent en danger les civils au Yémen. SIGNER
Les Etats notamment les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont des intérêts économiques et de sécurité en Arabie saoudite, pays qui est à la tête de la coalition militaire au Yémen. Malgré ces intérêts, ces Etats doivent apporter leur soutien à une enquête capable d’établir la vérité sur les allégations de violations par toutes les parties au conflit, et de garantir la justice pour les victimes et leurs familles. SI
Ils doivent avoir le courage de s'engager publiquement à prêter leur appui à une enquête internationale. Dans le cas contraire, la crédibilité du Conseil des droits de l'homme s’en trouverait affaiblie, tout comme l'appel du haut-commissaire. En outre, cela reviendrait à dire que le monde ferme les yeux sur la souffrance des civils au Yémen.