Une tendance mondiale vers l’abolition, des pays encore récalcitrants, tout ce qu’il faut retenir de l’utilisation de la peine de mort en 2018.
Au moins 690 exécutions recensées dans 20 pays en 2018, ce qui représente une baisse de 31 % par rapport à 2017 (au moins 993). Ce chiffre est le plus faible que nous ayons enregistré au cours de la dernière décennie.
La plupart des exécutions ont eu lieu, par ordre décroissant, en Chine, en Iran, en Arabie saoudite, au Viêt-Nam et en Irak.
Le mouvement vers l’abolition en chiffres
Nous avons a enregistré au moins 2 531 condamnations à mort dans 54 pays, ce qui représente une légère baisse par rapport au total de 2 591 enregistré en 2017.
Le Burkina Faso a supprimé la peine de mort dans son nouveau Code pénal en juin. En février et en juillet respectivement, la Gambie et la Malaisie ont déclaré un moratoire officiel sur les exécutions. En octobre, aux États-Unis, la loi relative à la peine capitale dans l’État de Washington a été déclarée inconstitutionnelle.
À la fin de l’année 2018, 106 pays (la majorité des États dans le monde) avaient aboli la peine de mort pour tous les crimes dans leur législation, et 142 (plus des deux tiers des États) étaient abolitionnistes en droit ou en pratique.
Des condamnés à mort ont bénéficié d’une commutation ou d’une grâce dans les 29 pays suivants : Afghanistan, Bahreïn, Bangladesh, Barbade, Bénin, Botswana, Chine, Corée du Sud, Égypte, Émirats arabes unis, États-Unis, Guyana, Inde, Iran, Koweït, Malaisie, Malawi, Maldives, Maroc et Sahara occidental, Myanmar, Nigeria, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Qatar, Saint-Kitts-et-Nevis, Soudan, Soudan du Sud, Tanzanie et Zimbabwe.
Huit prisonniers condamnés à mort ont été innocentés dans quatre pays : Égypte, États-Unis, Koweït et Malawi.
Un long combat reste à mener
À la connaissance de l’organisation, au moins 19 336 personnes à travers le monde se trouvaient sous le coup d’une condamnation à mort à la fin de l’année 2018.
Une fois de plus, c’est en Chine qu’ont été exécutés le plus grand nombre de condamnés. Toutefois, il s’avère impossible d’obtenir des chiffres précis sur l’application de la peine capitale dans le pays, ces données étant classées secret d’État. Le chiffre d’au moins 690 personnes exécutées dans le monde n’inclut donc pas les milliers d’exécutions qui ont probablement eu lieu en Chine.
Les autorités vietnamiennes ont indiqué en novembre avoir procédé à 85 exécutions en 2018, ce qui place le Viêt-Nam parmi les cinq pays ayant le plus massivement exécuté des condamnés.
Hormis la Chine, quatre pays seulement sont responsables de près de 78 % de toutes les exécutions recensées à l’échelle mondiale : l’Iran, l’Arabie saoudite, le Viêt-Nam et l’Irak.
Le Botswana, le Soudan, Taiwan et la Thaïlande ont tous repris les exécutions l’an dernier. À la connaissance d’Amnesty International, aucune exécution n’a eu lieu en 2018 à Bahreïn, au Bangladesh, aux Émirats arabes unis, en Jordanie, au Koweït, en Malaisie et en Palestine (État de), contrairement à 2017.
En Iran, le nombre d’exécutions a chuté, passant d’au moins 507 en 2017 à au moins 253 en 2018, ce qui représente une baisse de 50 %. En Irak, le nombre d’exécutions est passé d’au moins 125 en 2017 à au moins 52 en 2018, et au Pakistan, il est passé d’au moins 60 en 2017 à au moins 14 en 2018. En Somalie, le nombre d’exécutions a été divisé par deux, passant de 24 en 2017 à 13 en 2018.
Selon des informations reçues en 2018, sept personnes ont été exécutées en Iran pour des infractions commises alors qu’elles étaient âgées de moins de 18 ans.
Au moins 98 exécutions pour des infractions à la législation sur les stupéfiants ont eu lieu dans quatre pays, ce qui représente 14 % du total mondial, un chiffre en baisse par rapport aux 28 % enregistrés en 2017. Au moins 226 condamnations à mort prononcées pour ce motif ont été recensées dans 14 pays.
Des condamnations à mort ont été prononcées de manière avérée à l’issue de procédures qui n’ont pas respecté les normes d’équité internationales dans plusieurs pays, notamment en Arabie saoudite, au Bangladesh, au Bélarus, en Chine, en Corée du Nord, en Égypte, en Irak, en Iran, en Malaisie, au Pakistan, à Singapour et au Viêt-Nam.
AIDEZ-NOUS À SAUVER MOHAMMAD REZA HADDADI
En Iran, ce jeune homme a été condamné à mort à l’issue d’un procès inique alors qu’il était mineur au moment des faits. Nous devons agir pour lui sauver la vie.