Les recherches menées par Amnesty International montrent que la conduite des forces de maintien de la paix de l’ONU est marquée par de graves manquements.
Le nouveau rapport qualifie de « décevante et insuffisante » la réaction de l'ONU face à ces violences, et présente des informations détaillées montrant que les forces de maintien de la paix de l’ONU n'ont pas protégé les civils contre les viols et les meurtres.
Lire aussi : Tueries, viols et pillages au Soudan du Sud
Des meurtres et des viols en face de la base de l'ONU
Une jeune femme nuer âgée de 24 ans a été violée par cinq soldats des forces gouvernementales devant la base de l'ONU dans le quartier de Jebel. Un casque bleu et des agents de sécurité privés ont vu l'agression mais ne sont pas venus l’aider. Les forces de l'ONU ne sont pas intervenues non plus lors de l'attaque menée contre le Terrain Hotel, au cours de laquelle plusieurs femmes ont subi des viols collectifs, alors que l'hôtel n'est situé qu'à un kilomètre seulement de leur base.
De plus, lors des affrontements, des casques bleus ont abandonné leurs positions quand ils ont essuyé des tirs, sur l'un des sites de protection des civils, le POC 1, laissant les civils sans défense.
Les forces de l'ONU ont, à cause de leurs actions ou de leur inaction, mis des civils en danger. Dans un de ces cas, des policiers de l’ONU ont lancé des bombes lacrymogènes sur une foule de civils nuers effrayés, sur la base de l'ONU du quartier de Jebel.
Les forces de l'ONU ont failli à leur mission de protection des civils, ne réagissant pas alors que des personnes étaient tuées ou violées.
La question des tribunaux militaires
Le rapport critique par ailleurs l'utilisation de tribunaux militaires pour juger des soldats soupçonnés d'atteintes aux droits humains. Dans sa conclusion, il souligne que le manque chronique de véritable justice au Soudan du Sud pour des crimes tels que les meurtres de civils met en évidence la nécessité de mettre en place rapidement un tribunal hybride indépendant compétent pour ces crimes.
Ces homicides et les viols collectifs systématiques ne doivent pas rester impunis. Le gouvernement du Soudan du Sud doit veiller à ce que des enquêtes impartiales et indépendantes soient menées dans les meilleurs délais et à ce que tous les responsables présumés soient déférés à la justice et jugés devant des tribunaux civils dans le respect des normes d'équité et sans recours à la peine de mort.