La situation des défenseurs des droits humains est source de vives inquiétudes dans ce pays à l’heure où le nombre de victimes civiles ne faiblit pas.
Face au nombre toujours aussi important de civils blessés et tués dans le conflit en Afghanistan, nous avons interpellé le gouvernement afghan dans le cadre de son Examen périodique universel (EPU). Cet examen est une évaluation régulière de la situation des droits humains dans des 193 Etats membres de l’ONU. L’idée ? Inciter le pays à en faire davantage pour la protection des défenseurs des droits humains.
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Des victimes civiles toujours aussi nombreuses
Selon la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA), au cours des neuf premiers mois de l’année 2018, 2 798 civils ont été tués et 5 252 blessés.
Les victimes civiles sont majoritairement dues aux attaques des groupes armés, mais aussi aux frappes aériennes du gouvernement et des forces internationales.
À un moment où le nombre de victimes civiles atteint des quasi-records, les États européens continuent d’expulser de force des Afghans, en violation du principe de non-refoulement, ce qui les expose à de graves violations des droits humains.
D’après une étude de l’Organisation internationale pour les migrations en mai dernier, l’Afghanistan compte plus de 3,5 millions de personnes déplacées. Un Afghan sur six dans le pays est soit une personne déplacée, soit une personne qui est revenue chez elle.
L’examen périodique universel : « peut mieux faire »
Dans le cadre de l'EPU, les États membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont souligné la nécessité pour le gouvernement afghan de faire davantage sur la protection des droits humains.
C’est à dire, d’adopter un mécanisme de protection des défenseurs des droits humains, de faire appliquer les lois existantes, de favoriser la participation des femmes et de protéger les civils touchés par le conflit.
Nous saluons les progrès constatés s’agissant des droits humains, mais le gouvernement afghan peut faire bien plus pour remplir ses engagements internationaux dans ce domaine.
Par ailleurs, il est urgent de renforcer les enquêtes et les poursuites afin de garantir l’obligation de rendre des comptes pour les violations des droits humains et les exactions. De plus, le processus de paix actuellement mis en œuvre devra, normalement, garantir le respect des droits humains et des droits des victimes de violations graves des droits humains et du droit international.
Enfin, il est crucial que le gouvernement afghan fasse de la protection des civils et du soutien aux personnes déplacées une priorité.
Il doit aussi cesser de coopérer avec les procédures de renvoi forcé, faire clairement savoir que les personnes qui rentrent sont en danger et engager la communauté internationale à mettre un terme à ces renvois immédiatement.
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