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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Etat-Major de la coalition en Syrie depuis le Pentagone
© BRENDAN SMIALOWSKI/AFP/Getty Images
Conflits armés et protection des civils

Syrie : des frappes de la coalition ont tué des nombreux civils

Des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été tués chez eux dans le village d’al Tukhar, près de Manbij, entre les 18 et 19 juillet. Les forces de la coalition dirigée par les États-Unis doivent redoubler d’efforts afin de prévenir les morts civiles, et enquêter sur de possibles atteintes au droit international humanitaire.

Les civils victimes de frappes de la Coalition

Depuis juin, plus de 100 personnes civiles auraient péri lors d’attaques que la coalition a semble-t-il menées dans la zone de Manbij, dans le gouvernorat d’Alep.

Ces derniers jours, des informations fournies par des militants locaux, ainsi que des éléments photographiques et vidéo, permettent de penser qu’au moins 60 civils sont morts lors de frappes aériennes dans le village d’al Thukar, près de Manbij.

Il risque d’être difficile d’établir le nombre de victimes, car selon des informations relayées par les médias, des membres de familles locales ont été ensevelis lorsque les frappes se sont abattues sur leurs maisons d’argile ou d’adobe.

Depuis fin mai, l’offensive menée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) pour reprendre Manbij, au nord de la Syrie, au groupe armé se faisant appeler État islamique (EI), est soutenue par des frappes de la coalition dirigée par les États-Unis.

Des faits niés par la Coalition

Le commandement militaire américain a déclaré que les forces menées par les États-Unis ont effectué 11 frappes le 18 et 19 juillet et contre ce qu’il a affirmé être des unités tactiques et postes de combat de l’EI près de Manbij.

Nous avons examiné les informations disponibles sur des dizaines de frappes semblant avoir été menées par la coalition, et avons constaté que dans la majorité des cas où des victimes civiles ont été signalées, la coalition a nié les faits.

Le droit international humanitaire protège les civils

Il est possible que le bombardement récent d’al Tukhar se soit soldé par les pertes humaines les plus importantes causées par les opérations de la coalition en Syrie.

Le droit international humanitaire exige que toutes les parties à un conflit évitent la perte injustifiée de vies civiles.

Même si les forces de la coalition pensaient que des combattants du groupe armé se faisant appeler État islamique étaient présents autour d’al Tukhar, elles auraient dû prendre les précautions qui s’imposaient pour déterminer qui d’autre se trouvait sur place, afin d’éviter ou au moins limiter les pertes civiles.

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Une enquête doit être menée

Ces derniers homicides en date s’ajoutent aux centaines de morts civiles causées en Syrie par les frappes aériennes des forces de la coalition contre l’EI depuis septembre 2014.

Les médias ont par ailleurs fait état de pertes civiles résultant d’opérations de la coalition en Irak.

Une enquête indépendante et transparente doit être ouverte dans les meilleurs délais afin de déterminer ce qui s’est passé, qui est responsable, et comment éviter de nouvelles pertes civiles injustifiées.

Tout responsable présumé de violations du droit international humanitaire doit être traduit en justice, et les victimes et familles de victimes doivent recevoir des réparations complètes.

Nous demanderons des éclaircissements au commandement militaire américain sur une série d’autres frappes aériennes ayant fait des victimes civiles, et qui semblent avoir porté atteinte au droit international humanitaire.