A l’occasion de la journée du 8 mars qui marque la Journée internationale des droits des femmes, nous invitons nos membres et sympathisant·es à rejoindre les appels à la grève féministe du 8 mars 2025 pour défendre les droits des femmes et des minorités de genre. Mais qu’est-ce que ce mouvement et d’où vient-il ? Explications.
Le principe de la grève féministe est que les femmes (et toutes les personnes qui le souhaitent) arrêtent toutes activités professionnelles, toutes les tâches domestiques et de consommation pour mettre la société à l’arrêt et démontrer que les femmes ne sont pas qu’une variable d’ajustement mais bien un rouage essentiel de la société.
Le but ? Exposer les conséquences d’une « journée sans femmes », revendiquer l’égalité des droits, notamment salariale et professionnelle, et lutter contre les discriminations et les violences fondées sur le genre.
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Qu’est-ce que la violence basée sur le genre ?
Les violences fondées sur le genre se réfèrent à l’ensemble des actes de violence ou de discriminations dirigés contre une personne ou un groupe de personnes en raison de son identité de genre. Elles englobent notamment les formes de violences physiques, sexuelles et psychologiques.
Ces violences affectent les femmes et les filles de manière disproportionnée, mais aussi les minorités de genre. L’expression de « violence fondée sur le genre » permet de reconnaitre explicitement les causes sociétales – et non individuelles – et les impacts de cette violence qui nécessitent des réponses globales.
Que vous soyez travailleurs·ses, retraité·es, étudiant·es ou sans emploi, nous vous encourageons à rejoindre les appels à la grève, grossir les rangs des manifestations, montrer votre solidarité, et revendiquer la justice de genre dans le cadre du travail non-rémunéré et domestique (les tâches ménagères, les courses, la cuisine, etc).
D’où vient-elle ?
En 2018, une grève féministe en Espagne avait donné lieu à un arrêt du travail de deux heures, observé par près de 5,9 millions de travailleuses et travailleurs dans tout le pays, selon les deux principaux syndicats espagnols.
Ce débrayage s’était directement inspiré d’un mouvement similaire apparu en Islande en 1975 lorsque 90% des Islandaises avaient participé à une journée d’arrêt du travail qui avait ouvert la voie à des avancés en matière d’égalité entre femmes et hommes dans le pays. En octobre 2023, des milliers de femmes, dont la Première ministre islandaise Katrín Jakobsdóttir, avaient de nouveaux cessé le travail pour demander l’égalité salariale et protester contre les violences faites aux femmes.
En France, plusieurs organisations syndicales et différentes associations ont appelé elles aussi à la mobilisation le 8 mars prochain, y compris à la grève féministe.
Comment faire la grève féministe ?
Si vous ne pouvez pas ou ne souhaitez pas faire grève, vous pouvez vous mobiliser d’autres manières, par exemple en participant aux marches et manifestations organisées au cours du week-end, partout en France. Rejoindre les appels à la grève féministe est un mode d’action supplémentaire, sur la base du volontariat.
Lire aussi : Pourquoi une journée internationale contre les violences faites aux femmes le 25 novembre ?
Mobilisation d'une section locale à l'occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Toulouse. Novembre 2024.
Le droit de grève est un droit protégé par le droit international et a une valeur constitutionnelle en France. Bien qu’il soit garanti pour toutes et tous, nous sommes conscient·es que certain·es employeurs·ses pourraient faire planer des menaces sur votre emploi (notamment pour les contrats précaires).
Pour plus d’informations sur vos droits et les précautions à prendre, consultez la page « Comment faire grève le 8 mars? » publiée sur le site internet d’ActionAid en 2022, et la page « Qu'est-ce que le droit de grève ? » du site Vie publique.
Une journée pour toutes les femmes
Cette année, nous avons enquêté sur l’accès à la justice pour les femmes victimes de violences sexuelles, et plus particulièrement les femmes surexposées aux violences telles que les femmes migrantes, trans ou travailleuses du sexe. Les résultats de notre rapport sont édifiants : refus de plainte, déni des violences subies, menace d’expulsion du territoire, absence de traduction, attitude transphobe et propos stigmatisants… Alors que les femmes souhaitent porter plainte à la suite de violences sexuelles, elles font face à une nouvelle violence : celle de l’institution censée les protéger. C’est inadmissible !
En 2025, en rejoignant les appels à la grève féministe, exigeons une justice qui respecte et protège les droits de toutes les victimes de violences sexuelles !
Signez la pétition pour exiger l’accès à la justice pour toutes les femmes victimes de violences sexuelles en France !
DOCS DE REFERENCE
- Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF)
- Déclaration des Nations unies sur l’élimination de la violence contre les femmes de 1993
- Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (dite « Convention d’Istanbul »)
- Rapport d’Amnesty International, “La guerre des talibans contre les femmes”, mars 2023
LIENS UTILES
- Le site de l'ONU dédié à la Journée internationale des droits des femmes
ONU Femmes est l’entité des Nations unies consacrée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. Porte-drapeau mondial des femmes et des filles, ONU Femmes a été créée pour accélérer les progrès dans la réponse apportée à leurs besoins partout dans le monde.
- Dossier d’Amnesty International France sur les violences sexuelles en France