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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Des pompiers tentent d'éteindre un incendie après qu'un entrepôt de produits chimiques ait été touché par un bombardement russe sur la ligne de front orientale près du village de Kalynivka, le 8 mars 2022, à Kiev, en Ukraine. La Russie poursuit son assaut sur les principales villes d'Ukraine, dont la capitale Kiev, après avoir lancé une invasion à grande échelle du pays le 24 février. Photo de Chris McGrath/Getty Images.

Des pompiers tentent d'éteindre un incendie après qu'un entrepôt de produits chimiques ait été touché par un bombardement russe sur la ligne de front orientale près du village de Kalynivka, le 8 mars 2022, à Kiev, en Ukraine. La Russie poursuit son assaut sur les principales villes d'Ukraine, dont la capitale Kiev, après avoir lancé une invasion à grande échelle du pays le 24 février. Photo de Chris McGrath/Getty Images.

Comment nous enquêtons sur la guerre en Ukraine 

Depuis le début de l’invasion russe, nous enquêtons sur les violations des droits humains en Ukraine. Voici comment.  

Dès le premier jour de l’invasion russe, le 24 février 2022, l’Evidence Lab, notre laboratoire de preuves, a commencé à enquêter sur les attaques militaires en Ukraine.  

Nous avons ainsi pu documenter et dénoncer très rapidement :  

des frappes sur des hôpitaux et des écoles ;  

l'utilisation d'armes aveugles comme les missiles balistiques ; 

l'utilisation d'armes interdites en zone urbaine comme les bombes à sous-munitions. 

Si aujourd'hui nous pouvons faire ce travail d'enquête et d'analyse c'est parce que nous sommes financièrement indépendant grâce au soutien de nos membres et donateurs. 

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Aidez-nous à enquêter et à protéger les civils : faites un don !

Qui se cache derrière nos enquêtes ? 

L’Evidence Lab, ou Laboratoire de preuves, fait partie du programme “Réaction aux crises” d’Amnesty International. C’est une équipe pluridisciplinaire (spécialistes des données visuelles en open source, de la télédétection, des armements, des données, développeurs, etc.) qui recense à distance les atteintes aux droits humains à l’aide d’outils d’investigation numérique de pointe. 

L'Evidence Lab recueille et analyse des  images satellites, des enregistrements vidéo et des photos de frappes aériennes et d’autres attaques, et leurs conséquences, ou encore des images de débris d’armes, en vue de prouver des violations du droit international. Elle utilise la géolocalisation, la reconstruction tridimensionnelle des événements, et analyse les armes et la balistique. Lorsque c’est possible, les éléments de preuve sont corroborés par des entretiens menés par nos équipes de recherche, sur le terrain ou à distance, avec des témoins des attaques. 

Il contribue à faire en sorte que les informations provenant de zones de conflit soient exactes, soient diffusées rapidement et répondent aux besoins des activités de défense des droits humains dans les situations de crise. Ce travail est particulièrement important lorsqu’il est dangereux pour les chercheurs et les chercheuses d’être sur le terrain, et à une époque où les informations fausses et trompeuses peuvent se diffuser rapidement.  

Le Laboratoire de preuves en train de vérifier des images vidéo de violations des droits humains au Nigeria.

Comment des citoyens contribuent-ils à nos enquêtes ? 

L'Evidence Lab reçoit des informations issues de diverses sources, y compris des preuves « recueillies par les citoyens », c’est-à-dire qui n’ont pas été collectées par un spécialiste reconnu des enquêtes sur les droits humains. Les contenus de ce type, souvent diffusés publiquement sur des réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et YouTube, révèlent parfois de manière très détaillée des atteintes aux droits humains qui auraient pu passer inaperçues.   L'Evidence Lab reçoit aussi directement des preuves de la part de témoins sur le terrain.  

Pour en savoir plus sur les “preuves citoyennes” et les citoyens qui nous aident dans nos recherches, cliquez-ici

Quelles sont les attaques que nous avons vérifiées en Ukraine à ce jour ? 

Depuis le début du conflit nous avons vérifié et analysé plusieurs attaques des forces russes en Ukraine. Certaines d’entre elles, notamment des frappes sur des hôpitaux et des écoles, des attaques menées sans discrimination qui ont tué ou blessé des civils, ainsi que l’utilisation d’armes à sous-munitions interdites, pourraient constituer des crimes de guerre au regard du droit international. 

Carte des crimes de guerre potentiels sur lesquels nous avons enquêté au 14 mars 2022.

Voici la liste des crimes de guerre potentiels sur lesquels nous avons enquêté jusqu'au 3 mars

17 février : trois civils blessés dans le bombardement d’une école maternelle dans la municipalité de Stanytsia Louhanska. 

24 février : quatre civils tués par un missile balistique dans un hôpital de Vouhledar. 

24 février : un homme tué par une frappe contre un bâtiment résidentiel à Kharkiv. 

24 février : mort d’un civil à Ouman. 

25 février : trois civils, dont un enfant, tués par des tirs d’armes à sous-munitions interdites contre une école maternelle à Okhtyrka. 

25 février : un missile endommage l’école n° 48 de Marioupol. 

26 février : une arme explosive, sans doute un obus d'artillerie, frappe le deuxième étage d'une école maternelle à Tchernihiv. 

28 février : mort de quatre civil·e·s, dont un enfant et trois personnes partis chercher de l’eau potable, dans une attaque par armes à sous-munitions à Kharkiv. 

28 février : des frappes dans la rue Klochkovskaya à Kharkiv font des blessé·e·s parmi les civil·e·s, dont une femme ayant ensuite succombé à ses blessures. 

28 février : plusieurs personnes blessées à Kharkiv dans un parking touché par des armes à sous-munitions. 

3 mars : une attaque à la bombe conventionnelle aurait fait 47 morts à Tchernihiv. 

Nous avons également documenté, depuis le début du conflit, d’autres violations commises contre les civils et pouvant relever de crimes de guerre (exécutions extrajudiciaires de civils – en particulier à Kharkiv et dans les environs de Kiev – emploi de tactiques de siège, etc.).

Comment le Crisis Evidence Lab vérifie-t-il les attaques ? 

En fonction de ce qu’ils recherchent, les spécialistes de l’Evidence Lab ont recours à différentes méthodes de vérification, comme par exemple : 

La chronolocalisation 

Il s’agit de confirmer où et quand une vidéo ou une photo a été prise. Les spécialistes peuvent pour cela recouper le document avec des images satellites, des photos prises sur place et d’autres informations publiques, par exemple en examinant le paysage, les arbres, les bâtiments et les rues qui apparaissent sur les images pour vérifier s’ils concordent avec Street View ou d’autres photos prises dans un lieu connu. 

Ils peuvent aussi analyser les conditions météorologiques et les ombres pour voir si elles correspondent aux circonstances dans lesquelles la photo ou la vidéo aurait été prise. 

La télédétection 

Les spécialistes utilisent des images satellites et d’autres capteurs (radar et LiDAR, par exemple) pour détecter des signes révélateurs d’attaques, comme des bâtiments détruits, des cratères, des débris ou encore des mouvements de troupes ou d’armes. Il est également important d’avoir une vue d’ensemble pour recouper et vérifier les cibles potentielles et comprendre la dynamique de ces attaques. 

L'identification des armes 

Les experts en armement d’Amnesty International analysent des photos, des vidéos et d’autres données pour déterminer quelles armes sont utilisées et si elles entraînent des atteintes aux droits humains. Ils peuvent pour cela étudier la forme du cratère laissé par un missile, regarder des vidéos de frappes aériennes ou examiner des photos de débris d’armes. Les spécialistes analysent aussi des données sur le commerce des armes pour comprendre à qui elles appartiennent. 

Les témoins 

Il est important de noter que l'Evidence Lab travaille avec des chercheurs et chercheuses qui interrogent des témoins des attaques et qui recueillent des témoignages susceptibles de corroborer les preuves numériques. 

La conservation 

L'Evidence Lab répertorie et conserve l’ensemble des éléments de preuve originaux, ainsi que les vérifications et analyses menées, pour les mettre à la disposition des mécanismes d’obligation de rendre des comptes et de justice. Notre but est de soutenir les acteurs judiciaires concernés et de leur remettre nos éléments de preuve afin que les responsables soient amenés à rendre des comptes. 

Pourquoi est-il important de vérifier et documenter toutes ces attaques ? 

 L’un des principaux objectifs de l’Evidence Lab est de dresser un bilan précis des faits, pour lutter contre la mésinformation et la désinformation, souvent omniprésentes pendant les conflits et d’autres situations de crise.  

Les éléments de preuves récoltés sont essentiels. Aujourd’hui, ils permettent d’attester de la mort de civils, de dénoncer les violations du droit international humanitaire en Ukraine et d’alerter sur de possibles crimes de guerre. Ce sont des outils pour informer et tenter de prévenir une nouvelle escalade de la violence. Ce sont aussi des outils qui nous permettent de mener des campagnes de plaidoyer au plus haut niveau de la communauté internationale. 

Demain, ces éléments de preuves documentant de potentiels crimes de guerre commis en Ukraine pourront aussi aider des victimes à obtenir justice. Car les auteurs de crimes internationaux devront un jour rendre des comptes. 

De manière plus générale, notre travail contribue aussi à raconter ce que subissent les personnes directement touchées par ces crises et à faire entendre leur voix. 

Votre soutien est indispensable

Chaque jour, nous mobilisons nos équipes pour enquêter et alerter sur les violations des droits humains et de possibles crimes de guerre en Ukraine. 

Nous avons besoin de votre soutien pour : 

recenser des preuves de crimes de droit international  pour les mettre à la disposition des mécanismes de justice qui ont ouvert des enquêtes sur la situation en Ukraine

soutenir les défenseurs des droits humains et nos collègues d’Amnesty International actuellement en danger en Ukraine et en Russie ;

faire pression sur l’Union européenne et ses États membres pour que les droits des personnes fuyant la guerre en Ukraine soient respectés 

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