Rappeurs, journalistes, humoristes, nombreuses sont les victimes des lois antiterroristes en Espagne.
De plus en plus de personnes sont victimes des lois antiterroristes en Espagne qui sont floues et menacent la liberté d’expression dans le pays.
Condamnée pour une blague
Cassandra Vera © Amnesty International
Cassandra Vera, étudiante âgée de 22 ans, a été condamnée à un an d'emprisonnement avec sursis en 2017 pour « humiliation » des victimes du terrorisme, également à cause de plaisanteries publiées sur twitter au sujet de Luis Carrero Blanco, tué 44 ans plus tôt dans un attentat à l'explosif revendiqué par ETA qui a projeté sa voiture à 20 mètres au-dessus du sol. « ETA avait non seulement un politique concernant les voitures officielles, mais aussi un programme spatial », a-t-elle écrit sur le ton de la plaisanterie.
À cause de cette phrase, elle a perdu sa bourse universitaire et été condamnée à sept années d'interdiction d'accès à un emploi dans la fonction publique.
Parmi les personnes qui ont pris la défense de Cassandra Vera figure une nièce de Luis Carrero Blanco, qui a dit « avoir peur d'une société où la liberté d'expression, aussi regrettables que puissent être les propos tenus, peut conduire à l'emprisonnement ».
Sa déclaration a été portée au dossier de la défense, mais elle n'a eu aucun effet, car la loi s'applique quelles que soient les opinions des victimes du terrorisme ou de leurs proches. Toutefois, fait encourageant, la Cour suprême espagnole a annulé la condamnation de Cassandra Vera.
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Condamnés pour avoir rappé
En décembre, 12 rappeurs du collectif La Insurgencia ont été condamnés à une amende et à plus de deux ans d'emprisonnement chacun, et soumis à l'interdiction d'exercer une fonction publique en raison de paroles de chansons considérées comme « glorifiant » le groupe armé GRAPO.
Ils ont fait appel de cette condamnation. Ils font partie des nombreux artistes qui sont poursuivis en justice au titre de cette loi.
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Condamné pour avoir réalisé un documentaire sur le sujet
Des journalistes ayant tenté de rassembler des informations sur la répression exercée en vertu de l'article 578 sont eux aussi tombés sous le coup de ses dispositions ; un réalisateur a ainsi fait l'objet de poursuites pour avoir fait un film dans lequel il interviewait plusieurs personnes ayant elles-mêmes été poursuivies pour « glorification du terrorisme ».
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