Aujourd'hui, Ibrahim Halawa est rentré chez lui, après quatre longues années d'emprisonnement en Égypte.
Un billet de Colm O’Gorman, directeur d'Amnesty Irlande
Le 18 septembre 2017, ce jeune ressortissant irlandais a enfin été acquitté de toutes les accusations portées contre lui. Le jugement a été rendu après plus de 30 ajournements et reports. Ibrahim n'avait que dix-sept ans lorsqu'il a été arrêté pour la première fois, alors qu'il avait trouvé refuge dans la mosquée Al Fath. Ses sœurs Omaima, Somaia et Fatima avaient également été arrêtées, puis libérées sous caution. Elles aussi ont été acquittées de toutes les charges qui pesaient sur elles. Lorsqu’il a été mis hors de cause, Ibrahim, le cadet de la fratrie, avait passé au total 1 472 des précieux jours de sa jeune existence à croupir dans une prison en Égypte.
Au bout de quatre ans, Ibrahim est libre. Nous sommes fiers et honorés d'avoir travaillé aux côtés de sa famille pour obtenir sa libération.
Colm O'Gorman, Amnesty International
Des chercheurs d'Amnesty International qui étaient sur place à l’époque de l’arrestation d’Ibrahim confirment qu'il n’aurait pas pu commettre les actes violents dont il a été accusé. Pendant le procès, l'accusation n’a pas produit le moindre élément de preuve contre lui. Notre analyse détaillée de l'affaire a permis de conclure qu'il avait été arrêté et détenu arbitrairement uniquement pour avoir exercé, pourtant pacifiquement, son droit à la liberté d'expression et à la liberté de réunion. Amnesty International l’a adopté comme prisonnier d’opinion.
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La section irlandaise d’Amnesty International s’est mobilisée sans relâche pour qu’Ibrahim soit remis en liberté. Ces quatre dernières années, nous avons organisé de très nombreuses manifestations pour appeler à sa libération.
Des milliers de militants d'Amnesty International, en Irlande et dans le monde, ont attendu ce jour. Ibrahim est libre et en sécurité chez lui, avec ses proches, à Dublin. C'est grâce à la campagne déterminée qu’ont menée sa famille, ses amis et nos militants que son calvaire a pu prendre fin. Il n’aurait jamais dû traverser cette terrible épreuve.
Ces quatre dernières années, des milliers de gens se sont mobilisés pour qu’Ibrahim soit remis en liberté. Près de 30 000 personnes sont intervenues, demandant sa libération immédiate et inconditionnelle. Des centaines d'appels ont été passés à l'ambassade égyptienne pour protester contre sa détention. Nous avons remis 13 000 cartes postales de campagne au président égyptien al Sissi.
Signer la pétition : Il faut libérer le photojournaliste Shawkan
Les sympathisants d'Ibrahim ont mené une campagne en ligne vigoureuse. Grâce à d'innombrables messages, des campagnes Thunderclap et des retransmissions en direct sur Facebook, nous avons pu amplifier la diffusion de notre appel et trouver de nouveaux sympathisants qui se sont joints à notre action.
Dans un message sur Facebook, la famille Halawa a remercié toutes les personnes qui avaient fait campagne en faveur d’Ibrahim :
Pendant toute cette épreuve, beaucoup de gens formidables ont continué à croire en l'innocence d'Ibrahim, milité en son nom et soutenu la famille par tous les moyens possibles. Ils [font] maintenant partie de la famille. À toutes celles et tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, nous ont aidés : un immense merci.
Des groupes d'Amnesty International, des militants, des écoles et des universités ont exprimé leur solidarité envers Ibrahim pendant toute la durée de son incarcération. Ils ont organisé des débats, des veillées, des manifestations et des signatures de pétitions, et ont envoyé à Ibrahim des milliers de messages de solidarité. Pendant toute la campagne, Amnesty International s'est associée à des syndicats, des organisations d'étudiants, des organisations de jeunesse et d'autres organisations non gouvernementales pour demander sa libération. Leurs actions ont montré que les gens ordinaires peuvent réellement changer les choses.
Ibrahim a perdu quatre années de sa jeune existence et rien ne pourra jamais effacer cette injustice. Heureusement, son cauchemar est enfin terminé et il peut désormais passer à autre chose. Pendant ses quatre années de détention, les proches d'Ibrahim n'ont jamais baissé les bras. Ils ont milité sans relâche, avec détermination et énergie. Nous sommes fiers et honorés d'avoir travaillé à leurs côtés, en particulier avec les sœurs d’Ibrahim, qui ont fait campagne avec un immense courage, et dont l'amour et l’inquiétude pour leur frère ont motivé toutes celles et tous ceux qui ont œuvré à sa libération.
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