Issa Amro, défenseur des droits humains, est poursuivi par les autorités palestiniennes uniquement pour avoir exprimé ses opinions en ligne. Sa première audience aura lieu aujourd’hui.
Issa Amro peut être condamné à une peine d’emprisonnement uniquement pour avoir exprimé en ligne des opinions en faveur des droits humains. Un coup dur pour la liberté d’expression. S’il est emprisonné, Issa Amro deviendra alors un prisonnier d'opinion.
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Répression d’un militant
Arrêté en 2017 pour avoir critiqué les autorités palestiniennes sur Facebook, Issa Amro a été maintenu en détention pendant sept jours, durant lesquels il aurait été torturé par les agents du Comité conjoint de sécurité (un organe appartenant à différentes forces de sécurité) qui l’ont interrogé.
Il nous a confié avoir été maintenu en détention à l'isolement pendant cinq jours et avoir été frappé et menacé de mort par ses interrogateurs. Il a ensuite été libéré en échange d'une caution d’un montant de 1 400 dollars.
Il a été accusé de « troubles à l’ordre public » au titre de la draconienne loi palestinienne relative aux infractions électroniques, et aussi d’« incitation à un conflit » et d’« insulte visant une haute autorité » au titre du Code pénal jordanien de 1960 qui est toujours en vigueur en Cisjordanie.
S’il est déclaré coupable, il risque jusqu’à deux ans d’emprisonnement assortis d’une amende.
Lorsqu’il a été remis en liberté au bout de presque une semaine de détention, on lui a dit que l’affaire le concernant était suspendue car les accusations allaient être abandonnées et l’affaire close. Or, le mois dernier, un tribunal palestinien d’Hébron a rouvert ce dossier, manifestement dans le but de l’intimider et de l’amener à abandonner ses activités consistant à attirer l’attention sur les violations commises par les autorités israéliennes et palestiniennes.
Menaces de mort et intimidations
Issa Amro a nous a confié avoir reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux et au téléphone de la part de sympathisants du Fatah, le parti politique palestinien au pouvoir en Cisjordanie.
Il a dit craindre pour sa sécurité personnelle et ajouté que les autorités palestiniennes avaient également menacé des personnes de son proche entourage, les engageant à cesser de coopérer avec lui et avec l’organisation La Jeunesse contre les colonies, dont il est membre.
Le mois dernier, le Fatah a diffusé un communiqué de presse engageant les organisations de la société civile à Hébron à ne pas collaborer avec Issa Amro et avec La Jeunesse contre les colonies, et avertissant les contrevenants qu’ils seraient châtiés.
Issa Amro a dit que les colons israéliens à Hébron ont accentué leurs manœuvres d’intimidation et d’incitation visant sa personne ainsi que les membres de La Jeunesse contre les colonies, à la suite du communiqué de presse du Fatah.
Les autorités palestiniennes en Cisjordanie utilisent la Loi relative aux infractions électroniques, très répressive, pour persécuter ceux qui les critiquent et qui militent pacifiquement.
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