En Égypte, dès lors qu'une personne ose critiquer le gouvernement et sa politique, elle risque la prison. Solafa Magdy, journaliste de 34 ans, a été victime de la répression des autorités égyptiennes.
Solafa a été libérée !
Après avoir passé 500 jours de détention en Égypte, Solafa Magdy est enfin sortie de prison et a enfin pu retrouver sa famille. Un immense merci pour votre mobilisation !
Depuis la révolution de 2011, Solafa Magdy couvre avec un grand professionnalisme et beaucoup d'engagement l'évolution politique et sociale de son pays. Elle sensibilise aux violations des droits humains en Égypte et dénonce les dérives du pouvoir. En novembre 2019, assise à la terrasse d'un café au Caire, elle a été arrêtée par la police.
Depuis ce jour, elle est en prison. Les autorités égyptiennes étouffent les voix qui dérangent. La situation des droits humains en Égypte nous inquiète au plus haut point. La place de Solafa doit être sur le terrain et auprès de sa famille et non derrière les barreaux.
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UN CALVAIRE EN PRISON
Lorsqu'elle a été arrêtée, Solafa a été emmenée au poste de Dokki, au Caire. Pendant son interrogatoire, des policiers l'ont agressée physiquement et verbalement parce qu'elle refusait de leur donner les codes de son téléphone portable.
Dès le lendemain, elle a été incarcérée. Cela fait maintenant un an et cinq mois qu'elle est en prison. Selon nos informations, Solafa a été victime de violences physiques et psychologiques à plusieurs reprises. Nous sommes aujourd’hui très inquiets pour sa santé. Le 27 janvier, sa mère a pu lui rendre visite et a constaté que sa fille était très faible et qu'elle ne pouvait pas marcher sans assistance.
J'ai ressenti une douleur immense quand je t'ai vue si faible. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il t'arrive. Tu m'as bouleversée en me demandant de dire à ton mari que tu l'aimais et que tu l'aimerais toute ta vie. Tu es une mère et une épouse formidable Solafa, je suis tellement fière que tu sois ma fille.
Zahran, la mère de Solafa
LOIN DE SA FAMILLE
Au moment de son arrestation, Solafa était avec son mari, Hossam, lui aussi journaliste. Il a également été arrêté et incarcéré. Leur fils, Khaled, âgé maintenant de 8 ans, se retrouve seul. Une famille séparée à cause de la répression des autorités égyptiennes.
JOURNALISTE, PAS TERRORISTE
Pour avoir fait son travail de journaliste, Solafa est accusée par les autorités égyptiennes d'« adhésion à un groupe terroriste » et de « diffusion de fausses nouvelles ». Des charges forgées de toute pièces, qui rappellent la stratégie cynique des autorités égyptiennes : elles tentent de légitimer leurs opérations de répression en prétendant qu’elles sévissent contre les « terroristes ». Pour cela, elles ont mis en place un véritable système de « justice parallèle ». Le bureau du procureur général de la sûreté de l'État est devenu un outil de répression majeur, qui semble avoir pour principal objectif d’arrêter arbitrairement et d’intimider les personnes qui critiquent le pouvoir, cela au nom de « la lutte contre le terrorisme ».
C'est ce bureau qui enquête sur Solafa. Depuis l’accession au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi, en 2013, le nombre de poursuites engagées par le bureau a quasiment triplé.
La situation des droits humains en Égypte ne fait qu'empirer. La répression se durcit. Une pression constante doit être maintenue sur les autorités égyptiennes.
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