Mohamed Zaree a été sélectionné par un jury composé des dix plus grandes organisations de défense des droits humains . Le Prix Martin Ennals est attribué à des défenseurs des droit humains qui se sont illustré-e-s par leur fervent engagement en faveur des droits humains et ce, malgré les risques personnels encourus. L’objectif de cette distinction est de leur offrir une protection grâce à une reconnaissance internationale.
Mohamed Zaree (Égypte)
Mohamed Zaree est un fervent militant des droits humains et un juriste spécialisé dans la défense des droits humains, notamment les libertés d’expression et d’association. Il est aussi connu pour le poste de directeur qu’il occupe au sein du Bureau Égypte du CIHRS (Cairo Institute for Human Rights Studies ou Institut du Caire pour l’Etude des Droits humains) qui travaille à travers le Monde arabe. Il a assumé cette responsabilité après que les pressions exercées par le gouvernement ont poussé le CIHRS à déplacer son siège à Tunis en 2014.
Le gouvernement égyptien a renforcé la pression exercée sur le mouvement des droits humains. Les ONG et les défenseurs des droits humains sont confrontés à une vague croissante de menaces, de mesures de harcèlement et d'intimidation, juridiques ou autres. Malgré cet environnement hostile, Zaree dirige les recherches du CIHRS en matière d’éducation aux droits humains et les initiatives nationales de plaidoyer en Égypte. Il façonne également le débat médiatique sur les questions des droits humains. Durant cette période critique pour la société civile, il dirige aussi le Forum des ONG indépendantes égyptiennes de défense des droits humains, un réseau visant à fédérer les groupes de défense des droits humains. Les initiatives de Zaree ont aidé les ONG à développer une approche commune pour aborder les questions relatives aux droits humains en Egypte.
Dans le contexte d’une nouvelle vague de répression dirigée contre les organisations égyptiennes de défense des droits humains, Zaree est devenu une figure de proue du mouvement égyptien des droits humains. Il fait actuellement l'objet d'une enquête judiciaire dans le cadre de “l'affaire des financements étrangers" et risque fortement de faire l’objet de poursuites judiciaires et d’être condamné à la prison à perpétuité. “L’affaire des financements étrangers" restreint fortement les activités des ONG. Malgré cela, Zaree continue d'engager le dialogue avec les autorités dans la mesure du possible, argumentant que le respect des droits humains renforcera la stabilité en Égypte.
Zaree est interdit de voyager depuis mai 2016. Il reste actif en Égypte et représente le CIHRS dans le pays.
Dick Oosting, président de la Fondation Martin Ennals a déclaré :
C’est la grave restriction de l’espace d’expression de la société civile qui a amené Mohamed Zaree à défendre les droits humains et à lutter pour la liberté d’association. Il paie encore le prix de ses actes courageux. Nous appelons le gouvernement à lever l’interdiction de voyager qui pèse sur lui.
Les deux autres finalistes ont reçu des récompenses de la Fondation Martin Ennals.
Karla Avelar (Salvador)
Karla Avelar, femme transgenre salvadorienne, a fondé COMCAVIS TRANS, la première organisation de femmes transgenres du Salvador. Elle a grandi dans la rue où elle a connu la discrimination, la violence, l’exploitation sexuelle, le viol et les tentatives de meurtre. Elle oeuvre pour changer la législation nationale et les pratiques des autorités en rendant publiques les violations dont sont victimes les personnes LGBTI. Son travail de plaidoyer a contribué à pousser les autorités à séparer les prisonniers LGBTI des autres détenus pour leur propre sécurité et à leur fournir un traitement médical contre le VIH.
FreeThe5KH (Cambodge)
FreeThe5KH sont cinq défenseurs des droits humains qui ont été libérés récemment après 427 jours de détention provisoire. Ils sont en attente de leur procès et sont interdits de voyager. La communauté internationale s’est largement mobilisée pour appeler à leur libération et pour demander que les défenseurs des droits humains cessent de faire l’objet de harcèlement judiciaire au Cambodge. Leur détention s’inscrit dans le contexte d’une aggravation de la répression menée contre la société civile et l’opposition politique au Cambodge.
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