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Manifestation pour la libération de Taner Kılıç devant l'ambassade turc à Berlin
Manifestation pour la libération de Taner Kılıç devant l'ambassade turque à Berlin © Henning Schacht
Liberté d'expression

Taner Kılıç : absence de preuves pour l’accusation

Plus d'un an après son arrestation, un rapport de police - produit par l'accusation – lève la principale accusation portée contre Taner Kılıç, président d’honneur d'Amnesty International Turquie.

Mise à jour : Le procès de Taner Kılıç a de nouveau été reporté au 7 novembre. Le président d'honneur d'Amnesty International Turquie reste en prison jusqu'à cette prochaine audience.

Taner Kılıç est toujours incarcéré et la principale accusation porte sur l’installation de l’application de messagerie sécurisée ByLock sur son téléphone. Les conclusions de ce rapport de police très attendu lèvent donc la principale accusation portée contre lui.

Le procès doit reprendre ce 21 juin, avec ce nouveau rapport, les accusations portées et sa détention sont un affront à la justice.

Sans une once de preuves crédibles venant appuyer les accusations absurdes portées contre lui, il doit être remis en liberté. Les poursuites doivent être définitivement abandonnées.

Des accusations fallacieuses

Taner Kılıç a tout d'abord été arrêté par la police le 6 juin 2017, puis inculpé d'« appartenance à une organisation terroriste ». La principale accusation portée à son encontre repose sur le fait qu'il aurait téléchargé ByLock, application de messagerie mobile cryptée qui, selon les autorités turques, était utilisée par les membres du mouvement Gülen à l'origine de la tentative du coup d'État de 2016.

Un an plus tard, les autorités turques n’ont toujours fourni aucune preuve crédible pour étayer cette affirmation et n’ont pas non plus pu démontrer une quelconque infraction pénale.

Lire aussi : En Turquie; une société civile asphyxiée

Le rapport de police révèle que l'ordinateur portable, le téléphone portable, trois clés USB, une carte SIM et une carte mémoire de Taner Kılıç ont été analysés. ByLock ne figure pas sur la liste des applications trouvées sur son téléphone, y compris parmi celles qui ont été supprimées.

Cela corrobore les conclusions de quatre rapports d'analyse indépendants précédemment soumis au tribunal. Aucun n'a trouvé d'éléments prouvant que Taner Kılıç avait utilisé ou téléchargé ByLock.

Symbole d’une répression généralisée

Taner est devenu un puissant symbole de la situation actuelle en Turquie, où de nombreux défenseurs des droits humains sont en prison ou vivent dans la peur constante d'être incarcérés .

Dix autres militants, dont İdil Eser, directrice d’Amnesty International Turquie, ont été arrêtés un mois après lui, en juillet 2017. Huit ont été détenus pendant près de quatre mois, avant d’être libérés sous caution lors de la première audience, en octobre.

Lire notre dossier : Répression des défenseurs en Turquie

Toutes sont inculpées d’« appartenance à une organisation terroriste », une allégation sans fondement qui n’a jamais été étayée par aucun élément concret.

Plus d’un million de personnes de 164 pays et territoires ont signé nos appels demandant la libération de Taner Kılıç et des autres défenseurs des droits humains concernés depuis leur arrestation, l’été dernier. De très nombreuses personnalités ont également réclamé cette libération.

Taner Kılıç est toujours incarcéré et la principale accusation porte sur l’installation de l’application de messagerie sécurisée ByLock sur son téléphone. Les conclusions de ce rapport de police très attendu lèvent donc la principale accusation portée contre lui et nous demandons donc sa remise en liberté immédiate et inconditionnelle et l’abandon définitif de toutes les poursuites à son encontre.

Agir

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