Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois
URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Liberté d'expression

Tunisie : une situation de crise

Des manifestations ont lieu en réaction à des difficultés économiques avérées. Dans ce type de situation le rôle de la police consiste à calmer ces situations tendues. Au lieu de cela elle l’envenime.

Si plusieurs actions de protestation ont été pacifiques de bout en bout, d’autres ont été émaillées d’actes de violence, durant lesquels des personnes se sont rendues coupables de pillages et d'actes de vandalisme.

La violence des forces de police

Les actes de vandalisme et les pillages requièrent une réponse de la part des forces de sécurité, mais celle-ci doit être proportionnée aux infractions commises. L’agitation dans la rue en Tunisie n’autorise pas la police à riposter en recourant de manière illégale ou excessive à la force.

Cela ne peut donc pas justifier que les forces tunisiennes de sécurité emploient une force excessive et recourent à des manœuvres d’intimidation contre les manifestants pacifiques.

Ces arrestations ressemblent à des actes d’intimidation. Les autorités tunisiennes prennent pour cibles des personnes ayant simplement exercé de manière pacifique leur droit à la liberté d’expression et de réunion

Des manifestations de plus en plus nombreuses

Depuis lundi 8 janvier, des personnes sont descendues dans la rue dans plus de 20 villes à travers la Tunisie afin de protester contre une forte hausse des prix et contre l'augmentation des impôts dans le cadre du budget imposé par le gouvernement.

Le groupe de jeunes militants Fesh Nestannew ? [Qu’est-ce qu’on attend ?] a appelé à la mobilisation afin d’inciter le gouvernement à revoir ses projets, et les manifestations devraient être très suivies vendredi après un appel en faveur de rassemblements de masse.

Lorsque des membres du mouvement ont défilé de manière pacifique dans le centre de Tunis le 8 janvier afin de demander la libération de militants se trouvant en détention, les forces de sécurité ont utilisé des matraques pour disperser leur groupe.

La police a arrêté au moins 15 des militants et coordonnateurs de ce groupe, leur reprochant notamment d’avoir écrit des slogans sur des murs et distribué des tracts appelant à manifester. Un grand nombre de ces personnes ont été remises en liberté après avoir subi des interrogatoires prolongés. L’un des militants maintenus en détention est Ahmed Sassi, professeur de philosophie, qui a fait l’objet d’une arrestation arbitraire à son domicile de Tunis mercredi 10 janvier et comparaîtra devant un procureur vendredi 12.

Khomsi el Yerfeni, la première victime

Khomsi el Yerfeni, un manifestant, est mort dans la soirée du 8 janvier lors d’une action de protestation dans la ville de Tebourba, à 30 kilomètres à l’ouest de Tunis.

Des témoins attestent qu’il a perdu la vie après qu’une voiture de police lui a roulé dessus à deux reprises. Le ministère tunisien de l’Intérieur a cependant affirmé dans un communiqué que cet homme avait succombé après avoir inhalé du gaz lacrymogène, en raison de problèmes respiratoires chroniques.

La famille de Khomsi el Yerfeni a déclaré qu’il ne présentait pas de difficultés chroniques de ce type et nous a affirmé qu’il n’a jamais eu de dossier médical à l’hôpital ainsi que le prétend le ministère de l’Intérieur. Les résultats de son autopsie n’ont pas encore été annoncés. Quoi qu’il en soit, si la police use de la force pour disperser un rassemblement, notamment en utilisant du gaz lacrymogène, elle doit veiller à ce que toute personne blessée ou affectée bénéficie d’une assistance médicale au plus vite.

Agir

ABONNEZ-VOUS À L'HEBDO

Chaque vendredi, l'essentiel de l'actualité des droits humains par mail