En Mauritanie, Mohamed Mkhaïtir avait été condamné à mort en décembre 2014 pour une publication « blasphématoire ». Une affaire absurde dans un pays qui n’a plus appliqué ce châtiment depuis plus de 50 ans.
En décembre 2013, Mohamed Mkhaïtir a diffusé sur Facebook un billet intitulé La religion, la religiosité et les forgerons, dans lequel il condamnait le recours à la religion pour justifier des pratiques discriminatoires à l’égard de la caste des forgerons. Une caste à laquelle il s’identifie .
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Une publication qui a fait polémique
À la suite de cette publication, il a reçu des appels téléphoniques de menace l’accusant de blasphème. Le billet a été repris par plusieurs sites Internet avant d’être supprimé.
Mohamed Mkhaïtir a rédigé un deuxième texte expliquant que son article visait à dénoncer les personnes qui invoquent la religion pour rabaisser des membres de castes inférieures. Des milliers de manifestants ont investi les rues de plusieurs villes, notamment Nouadhibou et Nouakchott, la capitale, pour demander sa condamnation à mort.
Il a été arrêté le 5 janvier 2014 et inculpé d’apostasie. Au cours des six premiers mois de sa détention, il a été maintenu à l’isolement dans une cellule dépourvue de toilettes et de douche.
Un second procès, une lueur d’espoir
Mohamed Mkhaïtir est un prisonnier d’opinion, détenu depuis trois ans pour le simple fait d’avoir exercé son droit à la liberté d’expression et de s’être opposé à la discrimination.
À son procès, il s’est repenti en public, déclarant qu’il n’avait pas eu l’intention de parler avec légèreté du prophète Mahomet dans ses écrits. Il a été déclaré coupable et condamné à mort le 25 décembre 2014. En avril 2016, la cour d’appel de Nouadhibou a confirmé la peine et renvoyé l’affaire devant la Cour suprême afin que celle-ci évalue la véracité de la repentance. La Cour suprême a annulé la décision et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel de Nouadhibou.
Cette condamnation à mort allait totalement à l’encontre des obligations de la Mauritanie aux termes du droit international relatif aux droits humains, en particulier de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, à laquelle elle est partie.
Mohamed Mkhaïtir a été libéré le 9 novembre 2017.
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