Il y a une semaine, nous dévoilions que l’Égypte avait triplé ses exécutions en 2020. Pour 2021, les chiffres augmentent avec neuf nouvelles exécutions. Cela fait froid dans le dos.
Lundi 26 avril 2021, les autorités égyptiennes ont exécuté neuf personnes,. Parmi les condamnés se trouvait un homme de 82 an exécuté à l'issue d'un procès d'une iniquité flagrante concernant la mort de 13 policiers tués lors d'une attaque contre le poste de police de Kirdasah en août 2013.
Des “aveux” sous la torture
Ces neuf exécutions sont une démonstration choquante du mépris des autorités égyptiennes pour le droit à la vie et pour leurs obligations aux termes du droit international. En procédant à ces mises à mort, les autorités égyptiennes ont témoigné de leur détermination impitoyable à continuer d'intensifier leur recours à la peine capitale.
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Ces condamnations à mort ont été prononcées à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante. Durant la procédure, les accusés n'ont pas été autorisés à rencontrer leurs avocats et ont “avoué” sous la contrainte. En vertu du droit international, les procédures dans les affaires de crimes passibles de la peine de mort doivent respecter scrupuleusement toutes les normes relatives à l'équité des procès. Le fait de procéder à une exécution après un procès inique constitue une violation du droit à la vie.
Les chiffres augmentent dramatiquement
Dans notre rapport annuel sur la peine de mort en 2020, nous révélons que le nombre d’exécutions recensés en Égypte a triplé ! Ce qui en fait le troisième pays au monde procédant au plus grand nombre d'exécutions après la Chine et l'Iran.
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En décembre 2014, le tribunal pénal de Guizeh a condamné 184 personnes – 183 à la peine capitale et un mineur à une peine de 10 ans de prison – dans l’affaire de l'attaque du poste de police de Kirdasah. Lors d’un nouveau procès devant le tribunal pénal du Caire en juillet 2017, 20 personnes ont été condamnées à mort. La Cour de cassation égyptienne a confirmé leurs condamnations en septembre 2018.
Neuf organisations égyptiennes de défense des droits humains ont dénoncé ce verdict, soulignant les violations flagrantes des droits à un procès équitable, notamment le fait que les accusés aient été privés de la possibilité de consulter leurs avocats durant leur détention, interrogés en l’absence de leurs avocats et contraints de faire des « aveux ». Trois autres hommes condamnés dans cette même affaire ont été exécutés le 4 octobre 2020.
Stop à l'exécution d'Ahmadreza Djalali
Ensemble, nous allons cibler l'ambassade d'Iran en France pour éviter la condamnation d'Ahmadreza, un universitaire irano-suédois ! Action à réaliser sur votre smartphone.