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© Amnesty International
Peine de mort et torture

En Indonésie, l’impasse de la peine de mort contre le terrorisme

Aman Abdurrahman, un chef spirituel du Jamaah Ansharut Daulah, a été condamné à mort pour des actes terroristes.

La justice pénale indonésienne continue de présenter de graves lacunes. Les procès de personnes accusées de trafic de drogue, de meurtre ou de terrorisme, notamment, lors desquels des condamnations à mort peuvent être prononcées, bafouent souvent les règles d’équité les plus élémentaires.

Dans de nombreux cas, les suspects sont torturés au cours d’interrogatoires et les tribunaux admettent à titre de preuve les « aveux » obtenus par ce moyen. Les responsables politiques ne doivent pas être influencés par les réactions fortes naturellement suscitées par des attaques violentes aussi ignobles. Ils doivent prendre toutes les mesures en leur pouvoir pour que la peine de mort fasse désormais partie du passé.

La peine de mort viole le droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Elle est fréquemment utilisée par des gouvernements en période de crise nationale, réelle ou supposée, pour montrer leur “force” face à ces menaces.

Lire aussi : Au Kenya, l'inefficacité de la peine de mort contre la corruption

De l’inefficacité de la peine de mort contre la criminalité

Les attaques meurtrières visant des personnes vaquant à leurs occupations quotidiennes sont effroyables et l’Indonésie a évidemment le droit de chercher les responsables et de les traduire en justice.

En Indonésie, en 2017, 47 personnes avaient été condamnées à mort, dont 33 pour des infractions

En revanche, il a été prouvé à maintes reprises que la peine de mort n’a pas plus d’effet dissuasif qu’une peine d’emprisonnement. Cela est valable également pour les infractions à caractère terroriste.

Vendredi 22 juin, les juges du tribunal du district de Djakarta-Sud ont déclaré Aman Abdurrahman, chef spirituel du Jamaah Ansharut Daulah (JAD), un mouvement qui serait lié au groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique (EI), coupable d’incitation pour au moins cinq attentats terroristes perpétrés en Indonésie.

Aman Abdurrahman est le premier accusé condamné à mort pour terrorisme cette année. Les 26 autres personnes contre lesquelles la peine capitale a été prononcée jusqu’à présent ont été jugées pour des faits de droit commun, principalement pour des infractions liées aux stupéfiants.

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