Vahid Mazloumin et Mohammad Esmail Ghasemin ont été déclarés coupable de crimes financiers à l’issue d’un procès inéquitable. Ils viennent d’être exécutés.
Accusés d'avoir manipulé les marchés de l'or et des devises en Iran, Vahid Mazloumin et Mohammad Esmail Ghasemi ont été condamnés à mort en septembre pour « diffusion de la corruption sur la terre ».
Des dizaines d'autres personnes ont été condamnées à des peines de prison pour des accusations similaires.
En procédant à ces exécutions abjectes, les autorités iraniennes bafouent le droit international et font preuve d'un mépris honteux pour le droit à la vie.
Un procès « pour l’exemple »
Le recours à la peine de mort est déplorable en toutes circonstances. Mais le pire est que ces hommes ont été déclarés coupables à l'issue d'un procès inique « pour l’exemple » diffusé à la télévision d'État.
Aux termes du droit international relatif aux droits humains, la peine de mort est absolument interdite pour les infractions n'ayant pas provoqué la mort d'autrui. Or, ces hommes étaient accusés de corruption financière.
La manière choquante dont leur procès a brûlé les étapes au sein du système judiciaire iranien, sans leur offrir la possibilité de faire appel, illustre le mépris flagrant des autorités pour les droits élémentaires des accusés à une procédure régulière.
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Peine de mort contre la corruption
Sur fond de crise économique qui s’aggrave, les autorités iraniennes procèdent à des arrestations massives de personnes qu'elles décrivent comme « financièrement corrompues » et qualifient de « saboteurs de l'économie » et les inculpent de charges liées à des crimes financiers.
De manière générale, ils sont condamnés à des peines de flagellation, à de lourdes peines de prison et à la peine de mort, à l'issue de procès sommaires.
En août, le Guide suprême a fait une requête au Responsable du pouvoir judiciaire concernant la création de tribunaux spéciaux chargés de traiter les crimes impliquant des faits de corruption financière. Depuis, ces tribunaux ont prononcé plusieurs condamnations à mort.
Les procès devant ces tribunaux spéciaux sont par essence iniques, car les accusés ne sont pas autorisés à consulter l'avocat de leur choix, n'ont pas le droit de faire appel des peines d'emprisonnement prononcées et n'ont que 10 jours pour faire appel d’une condamnation à mort.
Sauvez Mohammad Reza Haddadi
En Iran, Mohammad Reza Haddadi a été condamnée à mort à la suite d'un procès inique alors qu'il été mineur pendant les faits.