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JO : Amnesty International lance une campagne pour interdire la reconnaissance faciale en France

COMMUNIQUE DE PRESSE

Lundi 13 mai 2024

Les Jeux olympiques et paralympiques ont fourni à la France l'occasion de légaliser la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Pour que l’héritage de cet événement exceptionnel ne soit pas le déploiement de technologies toujours plus intrusives et destructrices de nos vies privées, Amnesty International lance une nouvelle campagne de sensibilisation et de mobilisation visant à interdire la reconnaissance faciale, qui marquerait le basculement vers une société de surveillance.  Si cette technologie n’est à ce jour pas encore autorisée, la mobilisation récente de la France contre l'interdiction totale de la reconnaissance faciale au niveau européen laisse présager un réel danger pour les années à venir. C’est pourquoi notre nouvelle campagne vise à faire voter une loi bannissant explicitement l’usage de la reconnaissance faciale.

De nombreuses actions seront organisées dans les prochaines semaines, sur les réseaux sociaux, à Paris et en régions, sur le trajet de la flamme olympique, pour sensibiliser le grand public aux impacts des technologies de surveillance de masse sur les droits humains. Elles viseront aussi à exiger des parlementaires de réelles garanties en adoptant au plus vite une loi qui interdise formellement, en France, la reconnaissance faciale à des fins d’identification dans l’espace public.

« Face aux enjeux sécuritaires, la France a choisi de se tourner vers des technologies de surveillance toujours plus intrusives, malgré les risques en matière de droits humains. La prochaine étape pourrait être la reconnaissance faciale, permettant d'identifier, suivre, et surveiller les individus partout et tout le temps, au détriment de leur droit à la vie privée. Il devient urgent de fixer des limites et de voter une loi bannissant une fois pour toutes l’usage de la reconnaissance faciale en France », déclare Katia Roux, chargée de plaidoyer Technologies et Droits humains à Amnesty International France.

De la VSA à la reconnaissance faciale, il n’y a qu’un pas

Bien que la reconnaissance faciale ait été exclue du dispositif sécuritaire des JO, la légalisation de la VSA est un pas de plus vers son utilisation. Lors des négociations concernant le règlement de l’Union européenne sur l’intelligence artificielle l’année dernière, la France a joué un rôle moteur pour que la reconnaissance faciale puisse être utilisée par les forces de police. En parallèle, le Sénat a adopté une proposition de loi, qui sous couvert d’interdiction du recours à la reconnaissance faciale, introduit des exceptions permettant de l'autoriser en réalité dans les domaines les plus risqués pour les droits humains, notamment le maintien de l’ordre.

« Seule une interdiction totale de la reconnaissance faciale permettra d’éliminer les risques que ces technologies font peser sur nos libertés fondamentales. Toute tentative d’introduire des exceptions rendra l’interdiction illusoire » précise Katia Roux.

Les outils de reconnaissance faciale utilisés pour identifier des personnes dans l’espace public permettent une surveillance de masse qui peut réduire à néant le droit à la vie privée, qui entrave la liberté d’expression et risque d’accentuer gravement les discriminations.

Amnesty International a documenté, à New York, à Hyderabad en Inde ou encore dans les territoires palestiniens occupés, l’impact sur les droits humains des systèmes de reconnaissance faciale qui sont de plus en plus utilisés par les Etats dans le cadre du maintien de l’ordre et de l’application des lois. Sous prétexte de préserver la «sécurité nationale», les autorités utilisent ces outils pour contrôler les individus au sein de la société. En Russie, la reconnaissance faciale mise en place au moment de la coupe du monde de football en 2018 a été utilisée en 2021 pour arrêter des militants participant à des manifestations de soutien aux opposants politiques.

« La question du déploiement des systèmes de reconnaissance faciale dans l’espace public pose finalement celle de notre modèle de société. Une société qui ne garantit plus le droit à la vie privée peut dangereusement basculer vers une société de contrôle et de suspicion généralisée qui empêchent l’exercice et la réalisation de nos droits fondamentaux. Une société d’autocensure qui ne permet plus l’expression d’une critique légitime. Une société enfin, où les biais et pratiques discriminatoires humains sont amplifiés par les technologies biométriques », explique Katia Roux.

« Les parlementaires doivent prendre toute la mesure des dangers auxquels les citoyens sont exposés et adopter au plus vite une loi visant à interdire la reconnaissance faciale à des fins d’identification dans l’espace public », rappelle Katia Roux.

Et si l’interdiction de la reconnaissance faciale était la véritable épreuve des jeux ?

Pour que demain, la reconnaissance faciale ne figure pas au palmarès de la France, Amnesty International fera entendre sa voix pour alerter le public et les autorités sur les dangers d’un avenir dystopique.

►    Mobilisation en région le long du parcours de la flamme

De Marseille à Caen en passant par Montpellier ou encore Dijon, plusieurs activités seront proposées au public aux abords des lieux des festivités. Autour de stands et d’un camion spécialement équipé pour l’occasion, les militants d’Amnesty inviteront le public à visionner un court-métrage, participer à des activités pédagogiques, répondre à un quizz, assister à des rencontres et débats, en présence de nos spécialistes et à agir pour dire « Non à la reconnaissance faciale en France ». Communiqué de presse publié le 7 mai 2024 :https://www.amnesty.fr/presse/amnesty-international-se-mobilise-sur-le-parcours-de

►    Lancement le 22 mai 2024 d’un docu-fiction pour tirer la sonnette d’alarme

«Dans leurs yeux : La France à l'heure de la reconnaissance faciale » à voir ici

Et si la reconnaissance faciale était instaurée en France ? C’est ce qu’a imaginé Amnesty International dans son premier court-métrage de fiction intitulé « Dans leurs yeux : la France à l’heure de la reconnaissance faciale ». Un film qui met en scène l’intrusion des technologies de surveillance dans notre vie quotidienne, au détriment de nos droits et libertés fondamentales.

Synopsis : Mai 2026, en France. Un lycéen, un CPE, et une femme sont confrontés à une nouvelle réalité : la reconnaissance faciale. Lorsque les technologies de surveillance envahissent nos vies, que reste-t-il de nos libertés ?

Diffusé dans le cadre de la campagne contre la reconnaissance faciale en France, ce court-métrage sera disponible sur Amnesty.fr et sur les réseaux d’Amnesty International France à partir du 20 mai 2024.

►    Action symbolique au Père Lachaise le 28 mai 2024 pour ne pas avoir à enterrer nos vies privées

Le mardi 28 mai 2024 à 9h15, Amnesty International France vous convie à un évènement au cimetière du Père Lachaise, pour alerter sur les risques posés par les technologies de surveillance de masse et demander une loi interdisant totalement la reconnaissance faciale.

NOTE À L’ATTENTION DES RÉDACTEURS

A venir également, d’autres actions, publications et moments de rencontres. Pour en savoir plus sur les dangers de la vidéo surveillance, suivez nos actualités sur Amnesty.fr.

Pour savoir si nous serons dans votre ville et quelles activités seront proposées, ou pour toute demande d’interview avec nos spécialistes, merci de joindre Véronique Tardivel au service presse d’Amnesty International France au 06 37 15 48 47 / vtardivel@amnesty.fr.

TRIBUNE / JO 2024 : de la vidéosurveillance algorithmique à la reconnaissance faciale, il n’y a qu’un pas : https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/jo-paris-de-la-videosurveillance-algorithmique-a-la-reconnaissance-faciale-il-n-y-a-qu-un-pas

 DOSSIER / JO 2024 : Pourquoi la vidéosurveillance algorithmique pose problème : https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/pourquoi-la-videosurveillance-algorithmique-pose-probleme-cameras-technologies

PÉTITION / Dites non à la reconnaissance faciale en France ! : https://www.amnesty.fr/petitions/la-france-ne-doit-pas-devenir-la-championne-de-la-surveillance

 ÉCLAIRAGE / Reconnaissance faciale : neuf questions pour comprendre : https://www.amnesty.fr/actualites/reconnaissance-faciale-neuf-questions-pour-comprendre

Les expérimentations de reconnaissance faciale en France

https://www.amnesty.fr/actualites/france-technologies-de-surveillance-reconnaissance-faciale

ACTUALITÉ / Intelligence artificielle, reconnaissance faciale, Tiktok : les dangers des nouvelles technologies sur nos droits : https://www.amnesty.fr/actualites/intelligence-artificielle-reconnaissance-faciale-tiktok-comment-les-nouvelles-technologies-menacent-nos-droits

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