Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles
Espace journalistes
Contact presse
Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :
+33 1 53 38 66 00
+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)
Espace journalistes
Contact presse
Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :
+33 1 53 38 66 00
+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)
Singapour. Exécution arbitraire et illégale d’un homme pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, au mépris des droits humains
Réagissant à l’exécution par pendaison, le 26 avril, du Singapourien Tangaraju Suppiah, qui avait été déclaré coupable d’avoir participé à un trafic portant sur un kilogramme de cannabis à l’issue d’un procès n’ayant pas respecté le droit et les normes internationaux relatifs aux droits humains, Ming Yu Hah, directrice régionale adjointe à Amnesty International, a déclaré :
« Cette exécution illicite montre une fois de plus les terribles conséquences de la politique acharnée du pays concernant le maintien de la peine de mort. En raison des nombreuses irrégularités qui marquent cette affaire, qu’il s’agisse de l’absence d’assistance juridique et d’interprétation dès l’arrestation, de la non-divulgation de preuves capitales par le ministère public ou encore du maintien de la peine de mort automatique, cette exécution est arbitraire au regard du droit international relatif aux droits humains.
« La législation très répressive de Singapour en matière de stupéfiants prévoit le recours automatique à la peine de mort, ce qui signifie que les juges ne sont pas autorisés à tenir compte d’éventuelles circonstances atténuantes lors du prononcé de la peine, notamment en ce qui concerne les circonstances liées à la commission de l’infraction, au passé de l’accusé ou à d’autres facteurs pertinents. Il s’agit d’un châtiment que la Malaisie, pays voisin de Singapour, est en train d’abolir totalement afin d’améliorer la protection du droit à la vie.
« La politique de Singapour en matière de stupéfiants a échoué non seulement dans son objectif de lutte contre la consommation et la disponibilité des stupéfiants dans le pays, mais également sur le terrain de la protection contre les dangers liés à la drogue. Le gouvernement singapourien doit prendre note de la tendance croissante à l’abandon de la peine de mort à travers le monde, et agir en conséquence en établissant tout d’abord un moratoire officiel sur toutes les exécutions puis en s’orientant vers l’abolition totale de ce châtiment.
Contexte
Tangaraju Suppiah, qui était âgé de 46 ans, a été exécuté mercredi 26 avril 2023. Cet homme avait été automatiquement condamné à la peine de mort en 2018 pour avoir participé à l’importation de 1 017 grammes de cannabis à Singapour en 2013.
Il a été accusé de s’être arrangé avec deux autres hommes pour introduire du cannabis dans le pays en septembre 2013, mais il n’a jamais reçu la drogue qu’il aurait soi-disant commandée. Sa condamnation repose principalement sur des déclarations qu’il a faites pendant son interrogatoire par la police, qui s’est déroulé sans avocat ni interprète, et sur les dépositions de ses deux coaccusés, qui ont comparu en tant que témoins de l’accusation et lui ont attribué le numéro d’un téléphone portable qu’il disait avoir perdu avant la commission de l’infraction.
L’un des coaccusés a par la suite bénéficié d’un non-lieu. Par ailleurs, le parquet n’a pas réussi à trouver un quatrième homme, que les juges estimaient essentiel pour corroborer les déclarations de ce témoin, et l’accusation n’a communiqué à la défense ni les dépositions des coaccusés ni les enregistrements téléphoniques en question.
Depuis l’entrée en vigueur en 2013 de modifications apportées à la Loi relative à l’usage illicite de stupéfiants, les juges singapouriens disposent d’une marge de manœuvre pour la peine à prononcer dans les affaires où le rôle de l’accusé·e s’est limité au transport de stupéfiants (« coursier ») si le ministère public délivre un certificat d’assistance substantielle apportée aux autorités, ou dans le cas de personnes reconnues comme présentant des handicaps mentaux ou intellectuels ayant des conséquences importantes sur leur responsabilité morale dans les actes et omissions liés à l’infraction.
Si le ministère public ne fournit pas de certificat d’assistance après qu’il a été jugé qu’un accusé a fait office de « coursier », le tribunal est privé de pouvoir discrétionnaire et doit condamner l’accusé à la peine de mort, ce qui transfère dans les faits au parquet la décision pour la condamnation.
Singapour a exécuté 12 personnes depuis mars 2022, après deux années sans exécutions. La dernière exécution signalée avait eu lieu en octobre 2022. Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, sans exception. À ce jour, 112 pays ont renoncé à la peine de mort pour tous les crimes, et plus des deux tiers ont aboli ce châtiment en droit ou en pratique.
The post Singapour. Exécution arbitraire et illégale d’un homme pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, au mépris des droits humains appeared first on Amnesty International.
Espace journalistes
Contact presse
Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :
+33 1 53 38 66 00
+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)
Singapour. Les autorités doivent stopper une exécution illégale imminente pour trafic de drogue
À la veille de l’exécution d’un homme pour infractions liées à la législation sur les stupéfiants prévue à Singapour le vendredi 22 novembre, en violation du droit international et des normes internationales,...
Singapour. Une exécution illégale a eu lieu en dépit d’un recours en instance, faisant craindre que d’autres ne suivent
En réaction aux informations selon lesquelles les autorités de Singapour ont exécuté un homme pour une infraction liée au trafic de stupéfiants vendredi 4 octobre 2024, Kate Schuetze, directrice régionale...
Singapour. Illégales et honteuses, les exécutions de personnes dans des affaires de stupéfiants continuent, dont celle d’une femme pour la première fois en 20 ans
En réaction à ce qui semble être la première exécution d’une femme à Singapour depuis deux décennies et à la deuxième exécution de la semaine dans le pays, Chiara Sangiorgio, spécialiste de la peine de...
Singapour. Il faut stopper les exécutions imminentes et illégales pour trafic de stupéfiants
En réaction aux informations selon lesquelles deux exécutions pour des infractions liées à la législation sur les stupéfiants doivent avoir lieu mercredi 26 et vendredi 28 juillet, Chiara Sangiorgio, spécialiste...
Singapour. Cinquième exécution en moins de quatre mois
En réaction à l’exécution signalée de Nazeri bin Lajim à Singapour le 22 juillet 2022, Chiara Sangorgio, spécialiste de la peine de mort à Amnesty International, a déclaré : « Cinq personnes ont été pendues...