À Chartres, des réfugiés syriens racontent leur arrivée en France

Ahmed a 24 ans. Il est originaire d'Hama en Syrie. À 18 ans, il a eu le choix entre prendre les armes et tuer ses compatriotes ou fuir son pays. Après avoir émigré au Liban en 2016, il est finalement arrivé en France en 2018.

J’avais 22 ans quand je suis arrivé en France, J’avais peur de ne pas pouvoir m’en sortir dans ce pays, différente langue, différente culture, aujourd’hui j’ai 24 ans et je travaille, je peux m’assumer enfin, je me sens reconnaissant à ce pays pour me redonner la sécurité et la garantie que j’ai perdues.

Ahmed, 24 ans, originaire d'Hama en Syrie

À 22 ans, Mohamad a quant à lui fui la ville de Racca en Syrie. Il est passé par la Grèce avant de rejoindre notre pays. À son arrivée, il explique s'être senti très rapidement en sécurité.

Je pouvais dire ce que je veux, je savais que je serais traité en meilleure condition, je savais que je pourrais reprendre mes études et refaire ma vie de zéro sans avoir peur de la possibilité de tout perdre à cause du gouvernement.

Mohamad, 22 ans, originaire de Racca en Syrie

Même sentiment pour Tarek, qui a quitté Homs, épicentre de la guerre civile syrienne, en 2011.

Avant notre arrivée en France, nous avions un peu peur par rapport au racisme, ce qui surtout était le contraire, dès notre premier pas en France, nous étions accueillis par la croix rouge avec tout l’amour qu’ils peuvent nous donner, j’ai senti la garantie pour le futur de mes enfants...

Tarek, 39 ans, orginaire de Homs en Syrie

La France, terre d'accueil

Ces témoignages de réfugiés syriens, récoltés suite à l'appel du groupe chartrain d'Amnesty International, ont été relayés sur la page Facebook de l'antenne locale à l'occasion de la Journée internationale des réfugiés. Dans le contexte sanitaire actuel, le choix d'un événement en ligne s'est rapidement imposé pour célébrer cette journée. « Mais il n’était pas aisé de les faire intervenir. Il faut instaurer une relation de confiance qui peut être longue à établir, la langue peut également être une barrière, ainsi que la crainte que cela leur porte préjudice » explique Aïssatou Rieumailhol, secrétaire du groupe.

Grâce au concours d'un jeune syrien qui a parlé de l'initiative à ses connaissances, le groupe local a finalement réussi à récolter plusieurs témoignages de personnes "accueillies" qui ont accepté de livrer leur ressenti sur leur arrivée en France. Tous, font l'éloge de la France comme terre d'accueil. « Seuls des réfugiés syriens ont répondu à notre appel, probablement parce que leur accueil s’est fait dans de bonnes conditions. Ceci est loin d’être le cas pour tous, notamment pour de jeunes mineurs isolés que nous avions également sollicités » nuance Aïssatou.

Reste qu'en exprimant leurs sentiments, tous ces témoignages abondent dans le même sens : l'importance de se projeter vers l’avenir (reprise des études, indépendance grâce au travail, sécurité et vie de famille...). « Cela confirme à quel point l'accueil est primordial » plaide Aïssatou, qui rappelle également à quel point il est essentiel de continuer à se battre pour défendre ce droit.