Le 20 juin est la Journée mondiale des réfugiés . L’occasion de rappeler que l’accueil des réfugiés est possible et souhaité par de nombreux citoyens.
Dans le monde, plus de 25 millions de personnes ont dû fuir leur pays. Elles fuient l’horreur de la guerre et des persécutions.
De terribles histoires
Achiro est l’une des 1.6 million de personnes qui ont fui la guerre civile qui ravage le Soudan du sud. Elle nous raconte son terrible périple « Nous nous sommes couchés vers 10h du soir. Des personnes sont entrées chez nous et ils ont tué mon fils de 17 ans. Ils lui ont coupé la tête et son corps en morceaux avec une machette … mon petit garçon. Ma sœur aînée a été tabassée à mort à coups de bâton. ». Achiro pense que ce sont des soldats du gouvernement qui avaient « été vus dans le coin. Je pense que c’est eux qui l’ont fait. Nous dormions dans des cabanes différentes. Je me suis réveillée le matin pour les trouver tous morts. »
Comme la grande majorité de ses compatriotes, elle a fui vers l’Ouganda. Ce pays met en œuvre l’une des meilleurs politiques du monde vis-à-vis des réfugiés : les réfugiés sont accueillis avec l’objectif qu’ils deviennent autonomes dans les cinq années suivant leur arrivée.
Enfants réfugiés sur une route en Grèce © Amnesty International
Pourquoi le 20 juin ?
Décrétée en 2000 par une résolution de l’assemblée nationale des Nations unies, cette journée est l’occasion de rendre hommage aux personnes qui ont dû fuir et tout abandonner, afin de saluer leur courage et leur espoir de reconstruire leur vie en sécurité.
Que font les pays les plus riches ?
Les politiques accueillantes partout dans le monde sont en danger pour deux raisons :
- la communauté internationale n’apporte pas toute l’aide financière promise pour poursuivre l’accueil et la protection des réfugiés.
- Les autres pays, en particulier les plus riches, ne reçoivent pas les réfugiés les plus vulnérables qui ont besoin de quitter leur premier pays de refuge pour être accueillis, soignés, protégés.
Les pays plus riches ne financent pas les pays qui accueillent le plus grand nombre des réfugiés et ils ne proposent pas non plus des places d’accueil pour des réfugiés.
En résumé, ceux qui ont les moyens et qui sont les plus éloignés des zones de conflits, ne font quasiment rien.
La conséquence de cette irresponsabilité est simple et terrible :
les réfugiés qui survivent dans des pays où ils se sont rapidement mis à l'abri, n’ont pas d’autre alternative que de risquer leur vie sur des routes d’exil dangereuses pour se rendre dans un pays où ils peuvent envisager de reconstruire leur vie en sécurité.
Des solutions existent
Cette spirale de souffrance n’est pas une fatalité. Les clés pour y mettre fin sont à la portée des dirigeants mondiaux.
Les États doivent de toute urgence se coordonner pour organiser l’accueil des réfugiés. Les voies légales et sûres, comme la réinstallation, la réunification des familles, la délivrance des visas sont des mesures concrètes qui existent déjà et qui méritent d’être mises en œuvre à grande échelle ; à l’échelle de la crise que le monde traverse.
C’est la volonté et le courage qui font défaut.
En 2016, seulement 200 000 réfugiés ont été réinstallés dans un autre pays alors que le Haut-Commissariat pour les réfugiés a identifié plus d’un million personnes très vulnérables qui ont besoin d’être accueillies dans un pays qui peut réellement assurer leur bien-être.
Et la France ?
Actuellement, la France ne joue pas pleinement son rôle pour protéger et accueillir des réfugiés.
En 2016, la France a accueilli seulement 1 300 réfugiés par la réinstallation depuis des pays où ils avaient trouvé un premier refuge. Environ 85.000 personnes ont déposé une demande d’asile en France
La France est le 15ème pays d’accueil des réfugiés, derrière de nombreux pays qui sont loin d’avoir notre puissance économique.
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Des citoyens qui se mobilisent
Les États se défaussent de leurs responsabilités vis-à-vis des réfugiés.
Cette position tranche crûment avec l’engagement de citoyens et de citoyennes pour se montrer solidaire avec ces personnes qui ont dû fuir.
Tous les jours, partout en France des personnes se mobilisent pour les réfugiés : apprentissage du français, accompagnement dans leurs démarches administratives, échanges culturels … Le public a compris que les réfugiés sont tout simplement des personnes qui ont besoin d’être aidées pour trouver un lieu sûr et reprendre une vie normale.
Des milliers de raisons pour accueillir les réfugiés
À chacun sa raison pour accueillir des réfugiés. Quelle est la vôtre ?