Alors qu’il reste moins d’une semaine de négociations, plusieurs États qu’a priori rien ne rapproche, dont l’Australie, la Chine, l’Égypte, l’Inde, le Pakistan, le Royaume-Uni et la Russie, risquent de réduire à néant le seul effort actuellement déployé à l’échelle mondiale pour proposer des mesures concrètes face à la crise des réfugiés, qui touche 20 millions de personnes à travers le monde.
Une occasion historique pour protéger les réfugiés.
En septembre, plus de 150 chefs d’État et de gouvernement doivent se réunir aux Nations unies pour poser les fondations d’un nouveau cadre mondial destiné à résoudre cette crise des réfugiés.
Un document final va être arrêté définitivement dans le courant de la semaine du 25 juillet, avant son adoption le 19 septembre lors d’une réunion extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies.
L’un des principaux points du nouvel accord est le partage au plan mondial des responsabilités : - aucun État ne devrait avoir à gérer plus que sa part de responsabilité, - tous les États devraient reconnaître qu’ils sont tous tenus juridiquement de concrétiser les droits humains des personnes contraintes à l’exil pour échapper à la guerre ou aux persécutions.
Les égoïsmes nationaux en passe de prendre le dessus
Mais nous voyons se profiler un échec cuisant, certains États sacrifiant les droits des réfugiés à des intérêts nationaux égoïstes
Malheureusement, les États semblent sur le point de rejeter, pour toute une série de raisons, les objectifs de partage des responsabilités de la réunion de haut niveau.
L’évocation même du « partage des responsabilités » est menacée.
Toutes ces excuses se résument à un manque de volonté politique : les États sont disposés à tolérer la souffrance de millions de personnes, alors qu’elle pourrait parfaitement être évitée, à ériger de nouvelles clôtures et à continuer d’agir comme si de rien n’était.
Notre vision
Un changement s’impose. Comme les pays riches ne font quasiment rien pour accueillir et aider les réfugiés, le partage des responsabilités qui sous-tend le pacte mondial est plus que jamais d’actualité. Il faut que les pays riches et influents cessent de chercher des échappatoires et assument leur part de responsabilité.
Salil Shetty, secrétaire générale d'Amnesty International
Nous avons formulé cinq propositions pour que les États membres des Nations unies se partagent équitablement la responsabilité d’accueillir et d’aider les réfugiés, en fonction de leur PIB et du taux de chômage, entre autres critères objectifs.
La mise en place d’un mécanisme concret de partage des responsabilités pourrait permettre à des millions de personnes d’échapper à la souffrance et de ne pas mourir noyées ou des suites de maladie, les réfugiés se voyant offrir de véritables voies sûres et légales pour fuir la guerre et les persécutions.
La communauté internationale s’est déjà mobilisée dans le passé pour résoudre des crises des réfugiés, et les Nations unies ont récemment convenu de solutions en réponse à d’autres problèmes mondiaux d’égale envergure.
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