Parmi les milliers de personnes qui arrivent aux portes de l’Europe se trouvent notamment ceux qui ont dû fuir la guerre en Syrie. Voici quelques faits et chiffres qui rappellent pourquoi ces personnes n’ont pas eu d’autre choix que de quitter leur foyer et quels sont leurs principaux pays d’accueil.
Plus de 4 millions de réfugiés venant de Syrie (95 %) se trouvent dans seulement cinq pays, à savoir la Turquie, le Liban, la Jordanie, l'Irak et l'Égypte :
• le Liban accueille près de 1,2 million de réfugiés venant de Syrie, ce qui représente environ une personne sur cinq dans le pays ;
• la Jordanie accueille près de 650 000 réfugiés venant de Syrie, chiffre qui représente environ 10 % de la population ;
• la Turquie accueille 1,9 million de réfugiés venant de Syrie, soit plus que tout autre pays au monde ;
• l'Irak, où 3 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays au cours des 18 derniers mois, accueille 249 463 réfugiés venant de Syrie ;
• l'Égypte accueille 132 375 réfugiés venant de Syrie.
Seuls 40 % du montant de l'appel de fonds lancé par l'ONU pour répondre aux besoins humanitaires des réfugiés syriens ont été obtenus.
Le manque de fonds signifie que les réfugiés syriens les plus vulnérables au Liban ne reçoivent que 13,50 dollars par mois soit moins d'un demi-dollar par jour pour l'aide alimentaire.
Plus de 80 % des réfugiés syriens en Jordanie vivent en dessous du seuil de pauvreté local.
Le conflit en Syrie
La Syrie est dévastée par la guerre. Les combats se sont intensifiés dans presque tous les gouvernorats ces derniers mois. Près de 220 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit et 12,8 millions de personnes ont besoin d'urgence d'une aide humanitaire en Syrie. Plus de 50 % de la population syrienne est actuellement déplacée.
Les forces gouvernementales prennent délibérément pour cible des civils : elles bombardent des zones d'habitation et des installations médicales au moyen de tirs d'artillerie et de mortier, de barils explosifs et d'agents chimiques, tuant illégalement des civils. Des villes sont sous siège, et les populations se retrouvent encerclées et privées de nourriture, de soins et d'autres services de première nécessité.
Les forces de sécurité arrêtent arbitrairement des milliers de personnes. Certaines de ces personnes ont été soumises à une disparition forcée, d'autres à de longues périodes de détention ou à un procès inéquitable. Les forces de sécurité pratiquent la torture et d'autres formes de mauvais traitements sur les détenus, de manière systématique et en toute impunité ; selon les informations disponibles, des milliers de détenus sont morts des suites de torture ou en raison de conditions très dures.
Les groupes armés non étatiques, qui contrôlaient certaines zones et en revendiquaient d'autres, bombardent de manière aveugle et assiégent des secteurs où se trouvent des populations civiles considérées comme favorables au régime. Certains, en particulier le groupe armé État islamique (EI), ont perpétré des attentats-suicides aveugles et d'autres attaques à l'explosif dans des zones civiles, et commis de nombreux homicides illégaux – ils ont notamment exécuté sommairement des personnes capturées et des opposants présumés.
Réinstallation à l'étranger
Au total, 104 410 places d'accueil ont été offertes au niveau mondial depuis le début de la crise en Syrie, ce qui ne représente que 2,6 % de la population totale des réfugiés syriens au Liban, en Jordanie, en Irak, en Égypte et en Turquie.
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 400 000 personnes dans les cinq principaux pays hôtes – soit 10 % – ont besoin d'être réinstallées.
Nous demandons instamment qu'au moins 10 % des réfugiés les plus vulnérables venant de Syrie soient réinstallés depuis les principaux pays hôtes d'ici la fin de 2016 (cela représente 400 000 personnes).
5 repères sur la crise
• Les pays du Golfe, dont le Qatar, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Koweït et Bahreïn, ont offert zéro place d'accueil pour les réfugiés syriens.
• D'autres pays à hauts revenus tels que la Russie, le Japon, Singapour et la Corée du Sud ont aussi offert zéro place d'accueil.
• L'Allemagne s'est engagée à offrir 35 000 places pour les réfugiés syriens par le biais de son programme d’admission humanitaire et de parrainages individuels, ce qui représente 75 % du total pour l'Union européenne (UE).
• L'Allemagne et la Suède ont à elles deux reçu 47 % des demandes d'asile de Syriens en UE entre avril 2011 et juillet 2015.
• Outre l'Allemagne et la Suède, les 26 autres pays de l'UE se sont engagés à offrir 8 700 places d'accueil, chiffre qui représente environ 0,2 % des réfugiés syriens se trouvant dans les principaux pays hôtes.